La question de la transition énergétique ne semble pas emballer les partis politiques engagés dans la course aux législatives. Une simple «fouille» dans les quelques programmes électoraux rendus publics, renseigne sur le peu d'intérêt accordé à cette problématique qui, de par ses enjeux, engage pourtant tout l'avenir du pays. En ces temps de vaches maigres où les prix du gaz et du pétrole sont en berne, le bon sens aurait voulu que la transition énergétique soit au cœur du débat politique. Les indicateurs montrent, aujourd'hui, que l'Algérie est dans une situation presque intenable du fait de la diminution de l'offre, à cause du déclin des ressources en hydrocarbures, mais aussi à cause de l'explosion quasi générale de la demande interne du fait de la croissance démographique. Hormis le RCD qui a esquissé une vision détaillée sur l'avenir énergétique de l'Algérie et les actions à mener pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, la plupart des formations politiques n'ont en consacré que quelques lignes, à l'image du RND qui propose entre autres, «l'exploration et l'évaluation des gisements de gaz et pétrole de schiste». Le modèle énergétique suivi jusque-là est, selon le parti de Mohcine Belabbes, tout simplement «insoutenable». Pour lui, la pénurie d'énergies fossiles ne concerne pas que les prochaines générations, «elle est déjà d'actualité». «Nous sommes devant une situation où il faut agir à la fois sur l'offre et la demande», écrit-il. Mais comment agir ? Dans son chapitre consacré à cette question, le RCD propose de prime abord l'instauration d'un marché de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (solaire et éolien) tiré, dans un premier temps, par la commande publique qui aboutira à terme à l'instauration d'un certificat d'efficacité énergétique. Il propose, également, de «doter tous les ministères, les sièges des grandes institutions nationales, régionales et locales d'un parc d'énergie renouvelable (…)». Pour mener à bien son projet, ce parti préconise, en outre, l'adoption d'une législation stipulant que les nouvelles constructions d'édifices publics doivent répondre aux normes de l'efficacité énergétique. Tout comme il suggère de soumettre régulièrement les grandes entreprises à un «audit énergétique». Energivores, les entreprises et les bâtiments implantés dans le sud algérien doivent urgemment changer de modèle de consommation. Pour ce faire, le RCD insiste sur l'utilité de «lancer des projets pilotes de centrales de climatisation pour des groupes de bâtiments des villes du Sud fonctionnant au moyen de l'énergie solaire tout en mettant à niveau la gestion du réseau électrique par l'introduction des technologies Smart Grid (réseaux intelligents) pour permettre une meilleure gestion de la demande». Plus loin, le parti de Mohcine Belabbes estime qu'il faut interdire «dans un délai de 02 années» toute circulation de véhicule utilitaire dans le parc public fonctionnant à l'essence ou au diesel au profit des véhicules GPL et électriques. S'agissant du gaz de schiste, le RCD préconise l'adoption d'un moratoire de dix (10) ans sur l'exploitation du gaz de schiste, reconductible après débat à l'Assemblée nationale.