A la veille de l'ouverture du salon international du bâtiment et des travaux publics (Batimatec), nous avons sollicité Salim Gasmi, président de l'Union Nationale des Entrepreneurs du Bâtiment UNEB, pour nous dresser un état des lieux de son secteur. Le président de l'UNEB se dit optimiste, malgré la crise économique qui frappe l'Algérie dans le sillage de la baisse des prix des hydrocarbures. Quelle est la situation actuelle du secteur du bâtiment dans notre pays ? La situation actuelle du secteur du bâtiment est dans l'ensemble en bonne voie. Elle ne cesse de s'améliorer. Nous avons pu atteindre le chiffre de 2 millions d'employés, entre permanents et provisoires. Dans quelques années, les entreprises algériennes locales publiques et privées pourront maîtriser seules tous les projets de construction de bâtiments tracés par le gouvernement. Aujourd'hui, la réalisation des programmes de logements de l'AADL, LPP et autres se fait certes avec la participation des entreprises étrangères. Mais une grande expérience a été acquise par les entreprises publiques, à l'instar de l'ENPI, l'OPGI, les EPLF. Même les partenaires privés, tels que les PME locales, ont saisi cette occasion à travers la sous-traitance. Nous sommes arrivés aussi à ce qu'on appelle la construction de bâtiment intelligent réalisée par des moyens très sophistiqués, avec bien sûr des matériaux de construction de qualité et le respect des normes internationales. On n'oublie pas aussi de citer, ici, la bonne volonté tracée par notre gouvernement pour arriver à satisfaire toute la demande des citoyens en logements. Je me permets de féliciter le bon travail du ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la ville, Abdelmadjid Tebboune. Quels sont les principaux problèmes que rencontrent les professionnels du bâtiment ? Les grands problèmes des entreprises du BTPH dans notre pays demeurent dans les retards de payement faits par les banques, notamment publiques. Les banques ne nous facilitent pas la tâche ni dans le règlement de nos créances ni dans l'accordement de crédits. Elles ne nous accompagnent pas, bien malheureusement. L'autre problème réside dans l'arrêt et la stagnation qu'a connu le projet de mise à niveau des entreprises du BTPH dans sa phase de diagnostic. Il s'agit pourtant d'un programme présidentiel, initié par le président de la République pour la création et la mise à niveau de 20 000 PME pour renforcer l'existence des entrepreneurs dans le domaine du bâtiment, mais ce programme est resté au stade de diagnostic seulement. Espérons que la nouvelle loi sur l'investissement qui a été présentée par le ministre de l'industrie et des mines, Abdesslam Bouchouareb, et adoptée par le parlement facilitera la création de ces entreprises essentielles pour la réalisation des projets du bâtiment. Peut-on dire que la participation des entreprises locales dans la réalisation des projets de construction de bâtiments est satisfaisante ? La participation des entreprises locales activant dans le BTPH public et privé est plus que satisfaisante dans la réalisation des projets de construction. Il est question d'affirmer, ici, que 85% des réalisations de logements relevant des programmes quinquennaux 2009-2014 et 2014-2019 ont été menés par des entreprises purement algériennes. C'est un travail de bonne qualité que font ces entreprises. Que représentent ces entreprises à l'échelle nationale ? Pour ce qui est des petites et moyennes entreprises activant dans le BTPH, il faut bien savoir, avant tout, qu'elles ont le droit d'obtenir uniquement un projet de réalisation inférieur à 200 logements. Elles sont présentes dans plusieurs cités à l'échelle nationale. Ces PME sous-traitent avec les OPGI, l'AADL et l'EPLF et autres organismes dans plusieurs wilayas du pays. Des PME ont pu décrocher des projets avec les groupes publics Cosider, Batimétal et les autres grandes entreprises. Quelles sont les perspectives tracées pour le secteur ? En dehors de la participation dans le développement du secteur du bâtiment en Algérie, les entreprises activant dans la construction aspirent à répondre toujours à la demande des citoyens dans le logement. Concernant les perspectives techniques, les entreprises du bâtiment cherchent aussi à améliorer la qualité de la construction par l'usage des matériaux modernes et suivre des plans architecturaux issus des dernières technologies pour arriver à fournir les meilleurs logements aux algériens dans des espaces biens aménagés répondant à toutes les commodités de la vie moderne. Arriver au respect des délais reste aussi l'objectif majeur des entreprises de constructions de logement. Ceci nous permettra de répondre correctement à la demande qui ne cesse d'augmenter d'année en année. L'autre point que nous voudrions aussi franchir demeure dans l'obtention de projets de réalisation de bâtiments à l'étranger, surtout dans des pays d'Afrique, où la demande se multiplie incontestablement chaque année. Nous avons pu atteindre un niveau avancé dans la construction de logements en Algérie. Cela nous motivera pour aller sur le marché africain qui a besoin grandement de notre expérience.