L'usine de montage des véhicules industriels de marque Iveco, implantée dans la zone industrielle d'Oued El Berdi à Bouira, sera opérationnelle en janvier 2020, a déclaré hier Sofiane Benamrane, directeur général de la société Ival, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite sur le site. Le montant de l'investissement prévu pour ce projet est de 3.4 milliards DA, selon le DG d'Ival, qui souligne que 750 postes d'emploi directs seront créés. Pour ce qui est de la capacité de production de cette usine, M. Benamrane indique que 4000 véhicules vont sortir de la chaîne de montage chaque année. Il a tenu à souligner que ce nombre peut être doublé si l'on fonctionne avec deux équipes. Trois types de véhicules y seront montés, notamment Iveco Daily de 3.5 tonnes, Eurocargo de 10 à 19 tonnes et le Iveco Trakker de 19 à 100 tonnes. Ainsi, cette usine qui est réalisée sur une superficie de 10 hectares commencera avec un taux d'intégration de 35%, affirme son premier responsable. Une partie de la production, annonce-t-on, sera destinée au marché africain. Le conférencier a été interpellé sur les raisons qui font que l'usine n'a pas encore démarré, tandis que l'on avait déjà annoncé la sortie du premier véhicule pour le mois de novembre 2016. Pour les responsables d'Ival, ce retard s'explique par la lenteur des études techniques et les procédures administratives. En revanche, pour ne pas perdre de temps, la société a lancé l'usine d'Ouled Hedadj à Boumerdès dont la mise en activité aura lieu incessamment. «On n'a attend que les dernières autorisations. Tout est fin prêt. Cette usine est une partie intégrante de ce projet de montage de véhicules industriels», estime M. Benamrane. «Le but, c'est de développer la sous-traitance, développer un tissu industriel qui va accompagner l'industrie automobile», poursuit-il. Pour le choix du process de production CKD (complete knock down), Mohamed Bairi, PDG du groupe Ival, souligne que «le CKD revient moins cher que le SKD. Si on a préféré d'opter pour le CKD, c'est parce qu'on a voulu aller vers l'intégration et développer la sous-traitance. Le CKD, ça prend un peu plus de temps, mais ça permet de démarrer sur quelque chose qui tient la route. Nous lançons un appel à tous les sous-traitants qui souhaitent développer cette activité», a-t-il déclaré. L'on annonce également que les véhicules qui seront montés dans cette usine seront moins chers que ceux de l'importation. Une baisse des prix allant jusqu'à 7%. De son côté, Ali Haddad, président du forum des chefs d'entreprises (FCE), qui a effectué une visite au niveau de la zone industrielle d'Oued El Berdi, a estimé que cet investissement est à encourager. «Ce projet d'Ival qui concerne le montage des véhicules industriels est une bonne opération. C'est le genre d'opération qu'il faut voir se répéter à travers tout le pays, pas uniquement ici à Bouira, surtout en ce qui concerne le taux d'intégration qui commence à partir de 35%. Le cahier des charges du ministère de l'industrie parle de 40% après de 5 ans de réalisation, mais là, on est à 35% dès le démarrage, c'est important. Il y aura moins de transferts de devises, il y aura également une baisse du prix des véhicules jusqu'à 7%», a déclaré le président du FCE. «C'est ce genre d'initiatives et d'investissement qu'on doit encourager. Si au bout de 5 ans, on réalise un taux d'intégration de 50 à 60%, c'est qu'on a fait un pas de géant dans l'industrie automobile», a-t-il ajouté.