C'est, depuis, une sacrée recommandation pour Abdelkader Z. qu'on n'entre chez les gens qu'avec leur permission. On frappe. On attend le «oui, entrez !» Ce gus s'était retrouvé chez un honorable père de famille des hauteurs de la citadelle et est allé plus loin. Il a menti et prétendu avoir été invité chez Abdelkrim. Les policiers étaient entrés chez Abdelkrim R. M. où le détenu du jour debout, ce dimanche devant Hadj Barik, le juge de Koléa, se trouvait dans un état d'ébriété avancé ! «J'étais allongé sur le canapé sur invitation de ce Abdelkrim, la pseudo-victime qui refuse de se présenter ici malgré les deux renvois ! se défend Abdelkader Z. Le juge se fait têtu : «N'entrez chez les gens qu'avec la permission des maîtres des lieux, avait recommandé Allah», avait repris le président pas impressionné mais alors pas du tout lorsque le prévenu avait fait les gros yeux sous le regard du juge du siège rompu à tous les coups bas et autres gestes théâtraux émanant de prévenus venus mentir sur leur situation, grave, celle-là ! Dans une colère qu'elle estime juste, me Hayet Kadi, l'avocate de l'inculpé, s'est écriée avec beaucoup de détermination face au tribunal : «oui, monsieur le président, mon client avait été invité par ce Abdelkrim R. M. qui a d'ailleurs fait peur à mon client car les deux avaient bu et consommé ensemble et l'invitation avait été lancée à cet effet», avait récité le conseil qui s'en est pris aux éléments de la police judiciaire qui ne sont pas allés au-delà de ce qu'il y avait lieu de faire et de s'en prendre aussi à la victime absente, ce dimanche, car elle ne pourra pas justifier ce qui était arrivé : «mon client avait été invité et les vitres brisées ne l'avaient pas été ce soir-là. Ce sont de vieilles cassures que la victime avait montrées à la police, selon mon client et sous l'étroite vigilance du tribunal», avait ruminé le défenseur réputé comme étant une avocate pugnace, accrocheuse, sauf accident de parcours. D'ailleurs, comme pour enfoncer le clou, Maître Kadid s'écriera, toujours à propos de l'absence de la victime sur le pourquoi du refus de la confrontation à la barre : «Maître, la victime a un statut où les privilèges sont légaux. Elle peut comme elle ne peut pas se présenter.» Le tribunal a sous les yeux sa déposition dûment signée; le juge invitera le représentant du ministère public a requérir un an de prison ferme pour violation de domicile, avait balancé sans état d'âme le parquetier qui allait rire sous cape lorsque Barik Rabah, le président, allait infliger une peine de prison ferme à Abdelkader Z. d'une année pour violation de domicile, fait prévu et puni par l'article 295 du code pénal. Voilà ce que vaut d'entrer chez les gens sans y être invité ! N'est-ce pas Abdelkader Z. ?