Les récents propos du Président turc sur le statut de Jérusalem ont provoqué l'ire de l'Etat hébreu. L'ambassadeur turc en Israël Kemal Okem a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères de l'Etat hébreu suite aux propos de Recep Tayyip Erdogan qui avait appelé les musulmans à se rendre au mont du Temple à Jérusalem pour soutenir les Palestiniens. «Ceux qui attaquent systématiquement les droits de l'homme dans leur propre pays ne devraient pas faire la morale à la seule démocratie de la région. Israël respecte la liberté de culte pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, et continuera à le faire en dépit des diffamations infondées à son égard», lit-on dans un texte ministériel. Lundi, le dirigeant turc a qualifié Israël de «raciste et discriminatoire», indiquant à la cérémonie d'ouverture du International Forum on El-Qods Waqfs à Istanbul que «chaque jour d'occupation de Jérusalem est une insulte pour nous tous». Plus tard dans la journée, lors d'une rencontre à Istanbul avec le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah, M. Erdogan a «noté la nécessité de s'associer pour éviter à El Qods des tentatives de judaïsation», selon l'agence de presse palestinienne Maan. Ces propos ont suscité de virulentes réponses de responsables israéliens. «Il est surprenant qu'Erdogan, qui dirige un Etat qui a occupé Israël pendant 400 ans, nous fasse la leçon sur la façon de gérer notre ville», a estimé le maire de d'El Qods occupé Nir Barkat. Le président turc a, pourtant, adopté une politique jugée conciliante envers le gouvernement de Netanyahu, et a décidé la réinstauration de l'ambassade Israël en Turquie. «Le Parlement turc avait ratifié un accord, datant de juin 2016, sur la reprise de la coopération diplomatique engageant la Turquie et Israël», avait noté le ministre turc des Affaires Etrangères. La coopération diplomatique israelo-turque a été interrompue en 2010 après un assaut de commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs. Avec la réconciliation, et la relance de la coopération diplomatique, la Turquie a annulé l'action en justice lancée à l'encontre d'Israel.