une semaine à peine après les législatives du 4 mai et voilà la tête du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, est de nouveau demandée. Des membres du Comité central jugent que les résultats réalisé par le FLN, 164 sièges, en recul de plus de 60 sièges par rapport aux législatives de 2012, est maigre. Ils réclament la démission d'Ould Abbès de la tête du parti. Pour eux, ces maigres résultats sont induits par la violation du règlement intérieur et des statuts dans l'élaboration des listes de candidats, la détérioration de l'image du parti à cause de la corruption qui a émaillé la confection de ces listes et le clientélisme dans le choix des candidats dans certaines wilayas. «Suite à ces résultats déplorables lors des élections législatives, et la mauvaise gestion des affaires du parti, les membres du Comité central, l'instance suprême entre deux congrès, renouvellent leur appel à Djamel Ould Abbès à assumer toutes les responsabilités ayant conduit à la perte de popularité du parti et à présenter immédiatement sa démission», soulignent des membres du CC dans un communiqué. Une démarche qu'appuie la direction unifiée conduite par le chef de file des contestataires, Abderrahmane Belayat. «Les résultats du FLN sont un échec cuisant. Tous ceux qui ont contribué à ce résultat sont disqualifiés et doivent partir», a lancé M. Belayat, contacté hier par nos soins. Ce dernier craint la perte des élections locales si la situation perdure, dénonçant «l'accélération du démantèlement du parti». Selon lui, c'est au président du parti, Abdelaziz Bouteflika, de mettre fin à la mission dont a été chargé Ould Abbès. «Il appartient au Président de mettre fin à sa mission qui s'est soldée par un échec cuisant sur tous les plans», a-t-il dit. Il rappelle que le secrétaire général a été chargé de «réparer ce qui était abîmé dans les structures, la démarche et la politique du FLN». «Rien n'a été fait. Bien au contraire, la situation s'est aggravée. Ould Abbès a escamoté et dénaturé le dialogue prescrit par le Président du parti. Plus grave encore, il a choisi la fuite en avant qui a consisté à faire perdre le parti d'une façon flagrante et scandaleuse», s'emporte M. Belayat. Ce dernier déplore, en outre, «le vide sidéral dans le parti, induit par un Comité central illégal et un Bureau politique entaché par les pratiques de corruption». Nos tentatives de joindre le secrétaire général du FLN sont toutes restées vaines. Mais Ould Abbès refuse d'admettre l'échec de sa formation qui, bien qu'il ait perdu plus de 60 sièges, demeure la première force politique du pays. En recevant avant-hier au siège du parti des représentants de la mission d'expertise électorale de l'Union européenne, dépêchée en Algérie dans le cadre des législatives du 4 mai, il a expliqué les raisons ayant provoqué le recul du FLN par rapport à 2012. Il a avancé plusieurs raisons. La première est la loi électorale qui était favorable à sa formation en 2012 avec l'exigence de 7% des voix exprimées pour chaque parti pour être admis à la répartition des sièges. Le nouveau code électoral a revu ce taux à la baisse, en exigeant 5%, ce qui a donné plus de chances aux partis participants de gagner des sièges. Il a évoqué également les alliances politiques, notamment des islamistes. Ould Abbès a cité même le RCD qui a boycotté les législatives de 2012 et dont la participation en 2017 aurait pénalisé son parti. Il a poursuivi son argumentaire en soulignant la participation de 53 partis et des listes indépendantes aux élections ainsi que la présence de 36 partis dans la nouvelle Assemblée, ce qui a provoqué un éparpillement des sièges.