Les commerçants des régions frontalières avec le Maroc sont montés au créneau pour exiger la levée du passavant. Instauré depuis le mois de juillet 2005, le passavant impose un contrôle et une autorisation délivrée par les services des douanes pour toute une liste de marchandises à destination des communes frontalières, ce qui a généré des lenteurs dans les transactions commerciales et l'approvisionnement en produits divers, mais surtout une flambée des prix de l'ensemble des produits. Face à cette situation, jugée «pénalisante» par les commerçants, l'Union générale des commerçants et artisans de la wilaya a organisé, ce week-end à Nédroma, une rencontre à laquelle ont pris part les représentants des directions des impôts, du commerce, des douanes et les élus locaux. Il a été rapporté à l'ensemble des responsables les préoccupations majeures des commerçants et les contraintes qui entravent l'activité commerciale dans cette région frontalière par le dispositif du passavant. «La population frontalière paye plus cher tous les produits. Pour cela, nous considérons cette mesure comme une injustice et une discrimination entre citoyens d'un même pays», affirment les commerçants, avant d'ajouter : «ce passavant n'a plus aucune raison d'être car la frontière est sécurisée et la contrebande est presque contenue». D'autres commerçants ont évoqué les difficultés rencontrées dans leur approvisionnement. «À cause des contraintes de ce passavant, les fournisseurs refusent de nous livrer». Devant cette préoccupation, les intervenants ont rappelé que «ce dispositif a été mis en place par un arrêté ministériel et qu'il n'est pas des prérogatives des administrations locales de le lever». Cette rencontre n'a pas permis d'apporter des réponses aux attentes des commerçants qui, à l'occasion, misent «sur les promesses faites par les représentants des partis politiques lors de la campagne électorale pour les dernières législatives».