L'Algérie a proposé la mise en place d'un comité OPEP-non-OPEP d'évaluation du marché énergétique afin de renforcer la coordination entre les pays producteurs, a indiqué hier à Vienne le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, cité par l'APS. La mission d'un tel comité, s'il venait à être créé, serait plus large que celle du comité ministériel de suivi de l'accord OPEP-non-OPEP, chargé uniquement d'examiner le niveau du respect des engagements des pays producteurs, a expliqué M. Boutarfa, qui se trouve dans la capitale autrichienne pour prendre part à la réunion du haut comité de monitoring conjoint OPEP et non-OPEP, ainsi qu'à la 172e conférence ministérielle de l'OPEP et à la conférence ministérielle OPEP et non-OPEP. «Nous avons besoin d'évaluer le marché de manière plus globale et de regarder l'impact de toutes les offres d'énergies, notamment les renouvelables, ainsi que le gaz et le pétrole de schiste, afin de pouvoir discuter entre producteurs et voir quelles mesures peuvent être raisonnablement prises», a-t-il soutenu. M. Boutarfa a souligné, à ce propos, que plusieurs pays, notamment la Russie et l'Arabie saoudite, voyaient la proposition algérienne «d'un bon œil» et la trouvaient «intéressante». Concernant l'accord de réduction de la production signé en décembre dernier à Vienne par les pays OPEP et non-OPEP, le ministre a constaté qu'il avait commencé à influencer le marché physique mais qu'il devrait continuer au-delà de décembre 2017 pour atteindre pleinement ses objectifs. «Les résultats de l'accord ont mis du temps. L'augmentation des prix sur les trois premiers mois de 2017 s'explique plus par l'effet psychologique de l'accord que par un effet réel du marché. Les fondamentaux du marché n'ont pas vraiment été modifiés durant ces mois, mais maintenant oui, le marché physique commence à répondre», a-t-il soutenu. Selon le ministre, l'impact de l'accord va être ressenti davantage, au regard des indices hebdomadaires des stocks pétroliers qui ont nettement chuté, ainsi que de l'augmentation de la demande attendue pour les mois prochains. Cette tendance s'explique notamment par le niveau «appréciable» du respect des engagements des pays concernés par cet accord, en vigueur depuis janvier 2017, et qui a atteint 92% par les producteurs hors OPEP et 100% par les producteurs OPEP. «C'est un résultat très positif», s'est-il réjoui, en rappelant que «certains croyaient que l'accord n'allait pas être respecté». «Le marché attend aujourd'hui que l'on aille au-delà de décembre 2017», a-t-il avancé en mettant en exergue la nécessité pour les pays producteurs d'être «pragmatiques, dynamiques, proactifs, plus à l'écoute du marché, et de s'adapter très rapidement». Hier, le ministre de l'Energie s'est entretenu à Vienne avec ses homologues de l'Arabie saoudite, Khalid Al-Falih, du Qatar, Mohammed Bin Salah Al-Sada, et de l'Equateur, Carlos Pérez. M. Boutarfa et ses homologues se sont ainsi félicités du niveau de conformité des pays OPEP et non- OPEP aux engagements contenus dans la déclaration de coopération qu'ils avaient signée lors de la conférence ministérielle OPEP et non-OPEP en décembre 2016. Ils se sont dits «satisfaits» des efforts déployés et maintenus par les pays OPEP et non-OPEP, qui ont ainsi envoyé un fort signal témoignant de leur engagement et de leur volonté de stabiliser les marchés pétroliers sur le moyen et le long termes. M. Boutarfa a pris part hier à la troisième réunion du Comité conjoint de monitoring OPEP-non-OPEP.