Les efforts déployés par l'Algérie pour la réinstauration de la paix en Libye sont désormais contrariés par les attentats perpétrés par Daech et la riposte militaire égyptienne. Il y a quelques semaines, le maréchal Khalifa Haftar a rencontré le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al Sarraj, à Abou Dhabi. Une perspective de paix saluée par l'Algérie. Au terme des travaux de la 11e rencontre des pays voisins de la Libye, tenue à Alger, il y a quelques jours, ces pays ont encouragé l'initiative et exprimé le souhait d'organiser la 12e rencontre à Tripoli. Le choix du lieu est symbolique puisque consacrant la reconnaissance de Tripoli capitale de la Libye, et signifierait au peuple libyen qu'il n'est pas seul face au chaos engendré par l'ingérence de l'OTAN en 2011. Comme pour contrecarrer la perspective de paix, une attaque a été menée contre les forces du maréchal Khalifa Haftar, durant laquelle 142 militaires ont été tués. Juste après, une attaque a été menée contre les forces du gouvernement de concorde nationale, Fayez al Sarraj, et 52 personnes tuées. Le but était d'empêcher la réconciliation engageant le maréchal Haftar et le Premier ministre. Cela n'aurait pas suffi à ceux qui tentent d'obtenir le prolongement du chaos en Libye dans le but de procéder au morcellement de ce pays. Des attentats ont été perpétrés en Egypte et à Manchester pour compliquer les choses. L'Egypte étant un pays frontalier avec la Libye, et l'auteur présumé de l'attaque perpétrée à Manchester s'est, d'après Londres, préparé en Libye. La Libye est donc de nouveau sur le devant de la scène, tandis que ce pays était à la recherche de la réconciliation. Prétextant une riposte contre les criminels de Daech après l'attentat perpétré en Egypte, Le Caire a lancé un raid aérien en Libye, arrangeant surtout les intérêts des Américains qui, avec le nouveau président, reprennent du poil de la bête en matière d'ingérence dans d'autres pays. Considéré comme pro-américain, le maréchal Haftar, reconnu par l'Algérie comme étant le chef de l'armée nationale de Libye, a affirmé avoir coopéré avec l'Egypte dans le raid mené contre Daech. Une action militaire qui peut être exploitée par les criminels de Daech pour tenter de renforcer ses rangs avec les prétendus djihadistes des pays de la région, et contrecarrait les efforts de paix déployés par l'Algérie. La recrudescence a lieu après la tournée menée par le ministre Abdelkader Messahel en Libye, et saluée par l'envoyé spécial de l'ONU dans ce pays, Martin Kobler. Pour la première fois depuis la crise, les touaregs, chefs de tribu, et responsables de milice s'étaient rencontrés, avait noté le ministre. Les chances de paix étaient du concret, mais n'arrangeaient pas les intérêts de ceux qui cherchent le morcellement de la Libye. Daech est sollicité pour participer à la démarche et éloigner la perspective de paix.