Le procureur général du tribunal criminel près la cour d'Alger a requis la perpétuité à l'encontre du dénommé Salim Bougara, officier de la police judiciaire de l'aéroport international Houari Boumediene pour falsification de documents administratifs qui lui ont été remis en sa qualité d'enquêteur. Il a demandé également la peine de trois ans de prison ferme à l'encontre de trois autres accusés impliqués dans cette affaire, dont Châabna Ouadia qui est est toujours en fuite. Le dénommé Mentizi Samir a été arrêté en 2006 à l'aéroport international en détention d'un passeport et d'un permis de conduire falsifiés. Auditionné par la Police algérienne des frontières (PAF), ce dernier a reconnu les faits et dénoncé les deux autres personnes impliquées, à savoir Mikissar Abderrahim et Châabna Ouadia. Ce dernier avait remis un faux passeport et un faux permis de conduire et le premier mis en cause avait établi le contact entre les falsificateurs. Lors de son audition, le détenteur du faux passeport a reconnu les charges retenues contre lui. Il a déclaré avoir donné 20 millions de centimes à Châabna Ouadia pour l'achat d'un visa après avoir effectué vainement deux demandes auprès du consulat de France. Châabna Ouadia est revenu quatre jours après avec un faux passeport contenant le visa demandé. Par ailleurs, lors de l'audition de l'officier de police qui a duré presque 2 heures, ce dernier a déclaré avoir respecté les procédures de l'enquête. «Le procureur de la République était au courant de ma stratégie d'enquête. Certes, j'ai relaxé les deux mis en cause, mais dans le but d'identifier le réseau de falsification», a-t-il argumenté. Et de poursuivre : «Châabna Ouadia a déclaré avoir remis le passeport lors de sa première édition mais il n'avait pas déclaré le nom de la personne qui est à la tête du réseau. Il a affirmé que le dossier disparu était composé de deux PV de l'audition des deux premiers mis en cause, une copie de l'expertise, les fiches de renseignement et le rapport général. Il a insisté sur le fait que le dossier figurait parmi les autres dossiers lorsqu'il était chef de service.» «Le procureur de la République près le tribunal d'El Harrach vous a ordonné de le tenir au courant de l'évolution de cette affaire», lui a demandé le président de l'audience. «Je ne l'ai pas tenu au courant parce qu'il n'y avait pas de nouveau dans cette affaire», a répondu l'accusé. Le représentant du ministère public était très sévère dans son réquisitoire en reprochant à cet officier d'être derrière la falsification et la disparition du dossier au niveau de la PAF. Sinon, «comment expliquer la disparition du dossier et des pièces à conviction alors que l'affaire a été transcrite dans le registre», s'est interrogé le procureur général.