Le Mouvement citoyen algérien en France (MCAF) a profité de la visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, en Algérie, pour demander à l'Etat français de restituer les crânes de 37 résistants et martyrs algériens exposés au Musée de l'Homme de Paris depuis 1949. Le MCAF a expliqué dans une lettre signée Omar Aït Mokhtar, coordinateur général du Mouvement que les autorités françaises devaient restituer les restes mortuaires des 37 résistants algériens exhibés au Musée de l'Homme de Paris, ajoutant que les 132 ans d'occupation et de torture contre les Algériens ne doivent pas tomber dans l'oubli. «Les autorités françaises doivent faire un geste de bonne volonté pour construire des relations de confiance entre les deux rives, essentiellement ce qui a trait à l'histoire commune entre les deux pays, à la lumière de la déclaration d'Emmanuel Macron - à Alger avant son élection - affirmant que ce que la France a commis en Algérie était un crime contre l'humanité, et que ces termes doivent être concrétisés», a souligné le MCAF dans une lettre. Le président de ce mouvement n'est autre que Omar Aït Mokhtar, ancien candidat malheureux aux élections législatives de 2012 sur la liste de AHD 54 en France et de 2017, conduisant une liste indépendante dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour ce mouvement, «rien ne saurait justifier les pratiques déplorables de la France, dont la décapitation et l'exposition des héros de la guerre de libération nationale dans un musée, ce qui ne diffère pas des actes criminels brutaux que le monde entier condamne aujourd'hui». Cette affaire des crânes de résistants algériens exposés dans un musée parisien a soulevé la polémique depuis quelque temps. Mais elle n'a pas partagé les partis politiques dont les deux partis du pouvoir qui ont exprimé des positions différentes. Alors que le FLN a plaidé pour la restitution des crânes, le RND s'est interrogé sur l'utilité de cette restitution. Le 18 mars dernier, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé que l'Algérie ne se taira pas et n'abandonnera pas les dossiers réclamés à la partie française dont celui de la récupération des crânes de résistants algériens pour les inhumer en Algérie. Il a affirmé que l'affaire de la récupération des restes des corps et ossements de révolutionnaires algériens se trouvant en France est gelée jusqu'à la fin des élections présidentielles françaises afin d' «éviter des manipulations du dossier par des hommes politiques français». L'affaire a-t-elle été relancée après les élections qui ont consacré Emmanuel Macron à la présidence de la France ?