Un collectif des étudiants et diplômés de l'Ecole nationale supérieure du tourisme ont dénoncé les nouvelles conditions fixées pour la création d'agences de voyages. Dans un communiqué de presse transmis à notre rédaction, ils ont exprimé leur inquiétude et leur consternation quant à l'avenir du secteur. A l'origine de ce mécontentement, la publication du décret exécutif n° 17-161 du 18 Chaâbane 1438, correspondant au 15 mai 2017, fixant les conditions de création et les modalités d'exploitation des agences de tourisme et de voyages. En effet, le projet dudit décret, présenté comme un ensemble de mesures facilitant l'obtention d'une licence d'exploitation d'une agence de tourisme et de voyages, et encourageant l'investissement, risque de dévaloriser le métier d'agent de voyage. Le collectif des étudiants et diplômés de l'Ecole nationale supérieure du tourisme, réunis le samedi 10 juin 2017, s'est interrogé sur les raisons de l'instauration de ce genre de facilitations pour la création d'agences de voyages, alors que le secteur n'est pas en manque d'opérateurs pour justifier une telle libéralisation, avec plus de 2200 agences sur le territoire national. Le nouveau décret permet à tout titulaire d'une licence de l'enseignement supérieur, sans préciser la spécialité, ou d'un diplôme de technicien supérieur en tourisme ou hôtellerie avec une seule année d'expérience dans le domaine du tourisme, sans préciser le poste occupé, d'ouvrir une agence de voyages. L'ancien décret exécutif n° 2000-48 du 25 Dhou El Kaada 1420, correspondant au 1er mars 2000 exige un diplôme de l'enseignement supérieur et une ancienneté de trois années consécutives dont une année en qualité de cadre ou assimilé dans le domaine touristique ou un diplôme de technicien supérieur en hôtellerie et une ancienneté de 3 années consécutives dont deux années en qualité de cadre ou assimilé dans le domaine touristique. L'ancienneté de dix années dont cinq années en qualité de cadre ou assimilé dans le domaine touristique permet aussi d'obtenir l'autorisation. «Ce nouveau décret annonce un retour en arrière et favorise la banalisation du secteur du tourisme et des voyages, étant en totale contradiction avec le plan qualité tourisme», lit-on. Le collectif des étudiants et diplômés s'interroge ainsi sur l'utilité de l'Ecole nationale supérieure du tourisme, réduite, selon eux, «à une simple école de formation de façade, alors qu'elle a été créée au départ pour dispenser un enseignement de qualité et former l'élite qui prendra en charge le développement sain du tourisme en Algérie». Insatisfait de cette situation, le collectif des étudiants et diplômés de l'Ecole nationale supérieure du tourisme a élu un comité composé de délégués de chaque promotion encore en formation et des délégués de toutes les promotions déjà sorties pour faire face à ce décret.