Après le succès retentissant de sa pièce Torchaka, montée l'année dernière, le talentueux dramaturge et metteur en scène Ahmed Rezzak revient avec Kechrouda. Une très belle pièce, inspirée de la réalité… Kechrouda a été présentée en avant-première les 18 et 19 juin à Mostaganem, et déjà toute la presse nationale en parle. Dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, son metteur en scène et auteur nous en parle… Le Temps d'Algérie : Juste après le succès retentissant de Torchaka, vous revenez avec Kechrouda. De quoi s'agit-il au juste ? Ahmed Rezzak : Kechrouda est une pièce du genre comédie noire. Elle relate l'histoire d'une famille vivant dans le futur. Au fil de l'histoire, la misère de l'avant-indépendance ressurgit, mais cette fois-ci avec plus de ténacité. Cela, suite à l'expiration de toutes les ressources naturelles, entre autres le pétrole, sur lesquelles le pays comptait pour survire. C'est ainsi que les populations sont livrées à elles-mêmes. C'est l'histoire des survivants de cette société qui a été trop passive devant la délocalisation de toutes ses richesses morales et matérielles. Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Dans le texte de cette pièce, comme dans celui de Torchaka, c'est la réalité actuelle qui m'inspire. J'écris des textes qui parlent à nos contemporains. Je pense que la conjoncture actuelle nous mène tout droit vers un chaos inévitable. La situation ne cesse de se dégrader, sur tous les fronts. Avec le rythme actuel où vont les choses et la déliquescence remarquée de toutes les normes et les références humaines, je reste très sceptique. La semence de l'injustice et de la passivité devant tant de désordre mène donc à la récolte d'un anarchisme certain. Nos sociétés actuelles se dirigent tout droit vers un mur. La pièce a été présentée en avant-première le 18 et 19 juin à Mostaganem. Comment elle a été reçue par le public ? Le public de Mostaganem a favorablement accueilli la pièce. La salle était pleine durant les deux présentations. Aucun des spectateurs n'a quitté le théâtre avant la fin de la présentation de la pièce. Ce sont de bons signes pour moi. Les spectateurs qui se sont approchés de moi après la fin du spectacle m'ont exprimé leur joie et satisfaction d'avoir vu Kechrouda, et cela m'a beaucoup flatté, car venant d'un public de Mostaganem, connaisseur du vrai théâtre. Cela me réjouit beaucoup. Je ne vous cache pas également ma joie de présenter, en avant-première cette pièce dans cette ville qui a tant donné pour le 4e art. Quand est-ce que la pièce sera présentée dans d'autres wilayas du pays ? Avez-vous un programme de tournée ? Oui, Kechrouda sera présentée partout où on nous sollicite. La direction du Théâtre régional de Souk Ahras qui a produit la pièce nous a confirmé une petite tournée à travers quelques wilayas pour ce mois de juillet. Je n'ai pas encore tous les détails, mais on va les communiquer très rapidement. Nous allons jouer la pièce au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi les 12 et 13 juillet prochain. J'invite, dès à présent, tous les amoureux du théâtre à venir voir la pièce.