Voulant mettre à profit la densité des relations entre les deux pays sur les plans politique, commercial et humain, le Canada souhaite faire de l'Algérie «une porte» pour accéder à l'Afrique. Appelant à faire de même pour les investisseurs algériens, à savoir faire du Canada «une porte d'entrée vers l'Amérique du Nord», la vice-Première ministre du Québec, ministre responsable des PME, de l'Allégement réglementaire et du Développement économique régional, ministre responsable de la Condition féminine et ministre responsable de la région Lanaudière, Mme Lise Thériault, a estimé lors d'un point de presse animé hier à Alger que les potentiels d'investissements et de partenariats existent et qu'il faudrait les exploiter pour parvenir à donner une impulsion à des relations déjà fortes entre les deux pays. Répondant à une question sur les secteurs susceptibles d'être exploités, la responsable québécoise, qui participe à une mission économique et diplomatique en Algérie, en Tunisie et au Maroc, a répondu que les investissements de part et d'autre peuvent concerner tous les domaines, ajoutant que le but de son déplacement en Algérie en compagnie d'une délégation d'hommes et surtout de femmes d'affaires a pour objectif de déterminer les créneaux à exploiter. Dans ce sens, le vice-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ahmed Tibaoui, a expliqué que la délégation canadienne actuellement en Algérie est investie d'une «mission exploratoire», laquelle permettra aux chefs d'entreprise des deux pays d'échanger sur les opportunités de collaboration et les perspectives de développer les partenariats. Prenant la parole au cours de la conférence-panel sur le thème «Les relations économiques Canada-Algérie : comment l'entrepreneuriat féminin peut accélérer sa croissance», Mme Thériault a présenté les politiques gouvernementales du Québec pour enourager l'entrepreneuriat et donner un aperçu sur l'expérience canadienne dans le domaine de l'entrepreneuriat féminin. Pour sa part, Tibaoui a exprimé la conviction du FCE quant au rôle de la femme dans l'essor de l'économie nationale. «Nous sommes persuadés au FCE que l'un des facteurs de réussite du processus de diversification de l'économie algérienne est celui qui consiste à libérer les initiatives des femmes qui arrivent à se défaire du carcan social et à avancer pour être les actrices du développement socio-économique du pays». Selon des statistiques fournies par l'ambassade du Canada en Algérie, les échanges commerciaux entre les deux pays sont évalués à 2,4 milliards de dollars canadiens (CAD) en 2016, ce qui fait de l'Algérie le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et le 32e au monde. Aussi, une soixantaine d'entreprises canadiennes sont présentes en Algérie dans des domaines allant des produits alimentaires de base à l'aéronautique, en passant par des services de formation. L'Algérie présente, selon la chancellerie canadienne, «des débouchés commerciaux dignes d'intérêt dans les secteurs de l'infrastructure et des services de génie-conseil, de l'éducation, de l'aérospatiale, des technologies de l'information et des communications, ainsi que de l'agriculture». A propos de la communauté algérienne établie au Canada, son nombre est de l'ordre de 100.000. A ce chiffre il convient d'ajouter les 140.000 Algériens ayant visité ce pays d'Amérique du Nord en 2016. Le Canada et l'Algérie sont également unis par des liens culturels et universitaires. L'année dernière, 1 160 étudiants algériens poursuivaient leurs études au Canada, sur un total de 38.000 étudiants étrangers inscrits.