La région qui a enfanté cinq des principaux colonels de la Révolution de Novembre 1954, où a été tirée la proclamation du 1er Novembre et d'où est natif le signataire des Accords d'Evian qui ont scellé l'indépendance du pays célèbre aujourd'hui le 55e anniversaire de l'indépendance. Négligée après l'indépendance, laissée pour compte, abandonnée et marginalisée, Draa El-Mizan se souvient pourtant, et ne veut surtout pas oublier la guerre et sa contribution à la libération du pays d'un très long joug colonial. Plusieurs activités de commémoration de la date sont au programme. En célébrant l'évènement, la région se rappelle tous les martyrs qu'elle a donné à la Révolution mais surtout ses cinq colonels : Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum et Slimane Dehilès. Surnommé le Lion des djebels, Krim Belkacem n'a pas attendu le 1er Novembre 1954 pour déclarer la guerre à la France coloniale. Il a pris le maquis en 1947. Maquisard, puis politique et diplomate, c'est lui qui signera la fin de la guerre avec la France un certain 19 mars 1962 et l'accès de l'Algérie à l'indépendance. Mais au lendemain de l'indépendance, il sera traqué jusqu'à son assassinat en Allemagne, un certain 18 octobre 1970. L'homme du 19 Mars est effacé de l'histoire officielle. Il est oublié, et son village natal, Lallalen, dans la commune d'Aït Yahia Moussa où il est né le 14 décembre 1922, est totalement enclavé. Krim Belkacem mérite tous les hommages. Sa région, ex-commune mixte de Draâ-El-Mizan, n'a pas enfanté que lui. Amar Ouamrane est le colonel le plus proche de Krim Belkacem dont il était l'adjoint. Il a lui aussi déclaré la guerre à la France avant l'heure. Formé par l'armée française à l'Académie de Cherchell, il désertera suite aux massacres du 8 mai 1945. Arrêté et condamné à mort, il sera gracié en 1946 par le général Georges Catroux. Arrêté de nouveau en 1946 pour ses activités politiques au cours de la campagne électorale de 1946, Ouamrane réussira à s'évader pour vivre dans la clandestinité. Durant la Guerre d'Algérie, il était de tous les fronts. Au Congrès de la Soummam, il a représenté Alger. Le colonel se retire de la vie politique en 1962 et décédera en juillet 1992. Ali Mellah est né le 14 février 1924 à Taka, dans la commune de M´kira. Responsable de la 6e Région (Sahara) issue du Congrès de la Soummam, Si Chérif sera assassiné le 31 mars 1957 par les messalistes. Originaire du village d'Ighil Imoula où la proclamation du 1er Novembre a été reproduite, Mohamed Zamoum dit Si Salah est né le 27 novembre 1928 à Aïn Taya (Alger). Il est tombé au Champ d'honneur à M'chedallah (Bouira) le 20 juillet 1961. Slimane Dehilès, ou le colonel Si Sadek, est né aux Ouadhias le 14 novembre 1920. Il est l'un des principaux chefs politico-militaires de la Révolution algérienne. Il décède le 5 novembre 2011. La région qui a enfanté ces colonels est aujourd'hui l'une des plus oubliées et des plus déshéritées d'Algérie.