Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, est revenu hier sur la question des dettes des jeunes qui ont lancé des projets dans le cadre des dispositifs Cnac et Ansej. M. Zemali a nié tout «éventuel effacement» de dettes des jeunes bénéficiaires des crédits Cnac et Ansej. «Il n'y aura pas d'effacement de dettes, mais nous allons procéder à des opérations de rééchelonnement de dettes au profit de cette catégorie», a-t-il clarifié, hier, en marge de la rencontre annuelle avec les directeurs d'agence de la CNAC et de l'ANSEJ. Zemali a estimé qu'il y a eu des «interprétations incorrectes des récentes déclarations du Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune, concernant ce dossier». En ce sens, M. Zemali a expliqué que «certains ont essayé d'interpréter autrement les dernières déclarations du Premier ministre, lorsqu'il a donné un état des lieux positif quant à la réussite des petites entreprises créées dans le cadre de l'Ansej». Selon lui, il n'était pas question d'effacement de dettes, précisant qu'une grande partie des dettes de jeunes entrepreneurs de l'Ansej a été déjà couverte. «Nous avons déjà effacé les pénalités de retard au profit des jeunes qui ont échoué dans le dispositif Ansej», a précisé le ministre. Il reconnaît, en outre, que «le plus grand problème des entreprises créées par l'Ansej réside dans le manque d'accompagnement enregistré dans la relance des projets ayant échoué». Concernant le rééchelonnement des dettes des entreprises Ansej, en 2011, il estime que «cette action a touché des cas de force majeure». Secteurs porteurs D'autre part, durant la rencontre d'hier, le ministre a abordé la vision de son secteur dans le nouveau plan d'action du gouvernement. «Le renforcement de l'investissement dans les secteurs créateurs d'emplois, tels que l'agriculture, l'industrie, le tourisme et l'artisanat sera appuyé afin de favoriser le développement de la micro, petite et moyenne entreprise». Concernant l'objectif assigné à l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), le ministre a annoncé que cette instance «prévoit pour l'exercice 2017, le placement de 400 000 demandeurs d'emploi, l'insertion de 44 200 jeunes primodemandeurs dans le cadre du DAIP, et le recrutement de 30 000 jeunes primo- demandeurs en contrats de travail aidé (CTA)». En outre, M. Zemali a plaidé pour la création de richesses et d'emplois par le biais du renforcement de la relation avec les secteurs formateurs pour l'encouragement des profils qui peuvent déboucher sur la création d'activités. Et aussi l'orientation de la création d'activité vers la prise en charge des besoins locaux. Pour ce qui est de l'accompagnement des jeunes, il estime que «la solution demeure dans le renforcement de la phase de post-création et aussi l'application des dispositions de l'article 87 du code des marchés publics prévoyant 20 % de la commande publique au profit des jeunes promoteurs et des chômeurs promoteurs». La stratégie du nouveau ministre réside, selon lui, dans la redynamisation des procédures de recouvrement des crédits octroyés par l'ANSEJ et la CNAC pour la création de micro-entreprises, afin d'arriver progressivement à l'autofinancement des dispositifs et d'alléger ainsi la pression sur le Trésor public. L'objectif est de renforcer l'accompagnement des jeunes et des chômeurs promoteurs pour les aider à relancer leurs entreprises et rééchelonner leurs dettes. Appel à la grève des pharmaciens: Zemali insiste sur le dialogue Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a réagi quant à une éventuelle grève des pharmaciens prévue pour le dimanche 12 juillet prochain. Le ministre a exprimé son regret quant au «comportement des pharmaciens» de choisir la solution de la grève. Selon lui, une réunion se tient aujourd'hui même entre les représentants de la sécurité sociale et ceux des pharmaciens pour trouver un terrain d'entente et éviter le mouvement de grève. Tout en les assurant que son département suivait de près la situation, le ministre a appelé par la même occasion les pharmaciens à suivre la voie du dialogue.