La liste des produits alimentaires suspendus à l'importation vient d'être élargie par les autorités publiques. A travers l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), une nouvelle correspondance a été adressée, selon le site TSA, aux banques commerciales pour suspendre les domiciliations bancaires aux produits concernés par la nouvelle liste. «Additivement à notre courrier n° 421/2017 du 4 juillet 2017, j'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint la liste des produits alimentaires et produits industriels concernés par la mesure de suspension de la domiciliation bancaire arrêtée par le ministère du Commerce», écrit le directeur général de l'Abef. Le directeur de l'Abef a cité dans cette correspondance la liste des produits alimentaires concernés. Il s'agit de «préparation pour soupes, potages ou bouillons, sauces préparées (mayonnaise, tomate, ketchup et autres sauces, harissa, etc.), moutarde préparée, pain, pizza, pâtes alimentaires, fruits secs à coque et sans coques, arachides, jus de fruits, mélange de jus, eaux - y compris les eaux minérales et gazéifiées -, maïs, confitures et marmelades, chocolat en tablettes non fourré, biscottes additionnées d'édulcorants, gaufres et gaufrettes, chocolat et autres préparations alimentaires contenant du cacao, conserves». Concernant les produits industriels, neuf sont concernés par la suspension, selon la note de l'Abef : «Articles de robinetterie, transformateurs électriques, marbre fini, granit fini, produits rouges (briques et tuiles), tapis, produits finis en plastique (articles plastiques), meubles et lustres». Cette liste de produits interdits à l'importation plus détaillée confirme que le gouvernement a décidé, cette fois-ci, de mettre fin à l'hémorragie et de mettre un terme à l'anarchie qui a régné dans le commerce extérieur pendant de longues années. En élargissant cette liste de produits considérés de moindre nécessité pour le pays, le gouvernement démontre que la situation n'est plus comme avant et qu'il va falloir faire le tri. L'objectif est d'orienter les dépenses vers les produits de première nécessité, sachant que les réserves de change sont en forte diminution ces trois dernières années. Afin d'éviter des situations de défaut de paiement et de préserver la solvabilité du pays, le gouvernement n'a plus que le choix de réguler les importations et d'encourager la production locale afin de répondre à la demande des consommateurs. La facture des importations a atteint un seuil critique. En 2014, l'Algérie a importé pour 60 milliards de dollars de biens. L'objectif tracé pour cette année 2017 est de faire baisser cette facture à moins de 30 milliards de dollars. Le nouveau premier ministre Abdelmadjid Tebboune a pris l'engagement au niveau du Parlement de préserver la bonne santé financière du pays et de soutenir les producteurs locaux pouvant se substituer aux importateurs.