A quelques jours du lancement de la saison estivale dans la wilaya de Boumerdès, les voix contestataires commencent à se faire entendre à travers les 40 plages autorisées à la baignade. Des citoyens du village Mendoura, dans la commune de Legata, ont fermé ces deux derniers jours l'axe routier menant à la plage nouvellement ouverte par les autorités. Et pour cause, les manifestants se sentent marginalisés dans l'attribution des concessions de plages et parkings. Selon des protestataires, des jeunes hommes en dehors de la commune en ont bénéficié alors que ceux du village ont été écartés. Ils ont barricadé la route à l'aide de pierres, de troncs d'arbres et brûlé des pneus pour exprimer leur colère. De ce fait, les vacanciers n'auront pas à profiter du soleil et du sable doré de cette plage longuement fermée en raison de l'insécurité qui y régnait, notamment durant les années 90. L'accès à la plage était réservé aux seuls agriculteurs de la région pour cultiver leurs terres. Rares sont les jeunes et moins jeunes qui s'aventurent, notamment en période estivale pour se baigner. La commune de Legata, parmi les plus pauvres de la wilaya et les plus riches en matière de terres agricoles, aurait profité de l'ouverture de la plage avec des rentrées importantes d'argent pour le Trésor communal. Le stationnement de véhicules des estivants dans la quasi-totalité des plages de la wilaya de Boumerdès est toujours payant malgré les instructions du ministre de l'Intérieur et du wali de Boumerdès, M. Madani Fouatih qui a insisté durant ces sorties estivales sur l'application de ladite instruction et celle de la gratuité des plages. A la plage de Boumerdès, l'aménagement du front de mer et l'interdiction de la circulation routière au niveau de ce tronçon routier a été chaleureusement accueillie par les estivants mais le parking payant dans certains endroits irrite les vacanciers qui dénoncent avec insistance ce genre de pratiques de certains jeunes hommes. A Cap Djenet, les estivants continuent de payer cher le parking. «J'ai payé 150 DA pour garer ma voiture», nous dira un estivant d'Alger tout en montrant un ticket remis par le parkingueur. Outre cela, les estivants déplorent le manque de douches et de toilettes dans cette plage très prisée en été. Les quelques douches qui y existent sont sales et impropres. Par ailleurs, à Corso, une autre plage très convoitée, la propreté est loin d'être au rendez-vous estival. Des tas de déchets y sont jetés à même le sable. Les campagnes de nettoyage des plages lancées quelques jours avant le début de la saison estivale n'ont pas apporté grand-chose. En sus de ce problème, des eaux usées continuent à se déverser dans les plages, notamment à Corso, Boumerdès, Zemmouri, Cap Djenet et Dellys.