Plus de 3400 affaires «dangereuses» de corruption ont été traitées entre 2013 et 2016 par les services de la Justice, alors qu'une action publique contre les auteurs des «faits graves» a été menée par de nombreux départements ministériels. En effet, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh, a révélé jeudi dans une allocution en marge de la cérémonie d'installation de Brahim Kherrabi en qualité de procureur général près la cour de Tipasa, que «les juridictions compétentes ont été saisies de 3405 affaires dangereuses de corruption». Assurant à l'occasion que «la justice suivra son cours conformément à la loi», sans donner plus de détails sur ces affaires. Pour lutter efficacement contre le phénomène de la corruption qui a pris des proportions alarmantes, Louh assure que des mécanismes plus efficaces à la faveur de «l'intensification de la coordination entre les instances et services de l'Etat en matière de lutte contre les crimes financiers et économiques», ont été introduits dans le nouveau Plan d'action du gouvernement adopté récemment par les deux chambres du Parlement. Estimant que «la lutte contre la corruption n'est pas une campagne conjoncturelle», mais un travail mené au quotidien avec la participation de tous les secteurs de l'Etat, le ministre de la Justice relève que la lutte ne se limite pas à l'aspect ‘'répressif'', mais repose notamment sur la transparence dans la gestion des affaires publiques. L'impératif est d'accorder «un intérêt particulier à l'application de la loi relative à la Déclaration de patrimoine et à la redynamisation du contrôle visant à assainir le climat au sein des entreprises», a-t-il été souligné. C'est dans cette perspective que le Plan d'action du gouvernement a procédé au renforcement des dispositifs juridiques et réglementaires régissant la vie publique et les différents services. La récente révision de la Constitution permettra au secteur de la Justice d'avancer à ‘'pas sûrs'' et de consolider les pouvoirs juridiques afin de permettre de mieux répondre aux «préoccupations nationales, de s'adapter aux développements de l'Etat et de réaliser ses aspirations à des institutions constitutionnelles stables, fortes et efficaces», a expliqué Louh, l'objectif étant l'«adaptation aux mutations visant à créer une dynamique dans le domaine économique, améliorer le climat des affaires et promouvoir l'investissement». Consolider les droits de l'homme La justice étant le ‘'médiateur'' dans la réalisation de ces objectifs, notamment en ce qui a trait à la protection des droits de l'homme et à la garantie des libertés fondamentales dans le cadre de la loi, Louh se dit optimiste quant à l'aptitude de la justice à adopter avec les nouveaux contenus constitutionnels, en assurant la qualité de l'action judiciaire et des services prodigués aux citoyens. Le secteur de la Justice compte donc poursuivre son action visant à renforcer les fondements de l'Etat de droit et à adapter le système législatif au dernier amendement constitutionnel. A ce propos, Louh a indiqué que ces services «poursuivront les efforts visant à améliorer la performance de la Justice afin que le secteur puisse s'acquitter pleinement de ses missions constitutionnelles en matière de protection de la société contre toute forme de criminalité». De nouveaux textes de loi portant sur la protection des droits de l'homme et le renforcement des libertés ainsi que la mise en place de nouveaux mécanismes juridiques pour accompagner le nouveau modèle économique de développement seront bientôt élaborés par les services compétents.