La nouvelle équipe syndicale, élue cette semaine seulement, au niveau du complexe sidérurgique d'El Hadjar est appelée à s'asseoir à la table des négociations, demain, pour discuter de la plateforme de revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Anticipant sur l'aboutissement des pourparlers projetés, les représentants des travailleurs affichent une volonté à toute épreuve pour obtenir ce qu'ils demandent de l'administration d'ArcelorMittal Annaba, menaçant d'aller jusqu'à la grève générale illimitée de toutes les installations du complexe s'il le fallait. «Par la volonté des travailleurs et avec l'appui de ces derniers, nous sommes résolus à aller au bout de nos convictions, quitte à paralyser les installations de production», ont déclaré à l'unanimité les 8 membres de la commission de négociations installée par les représentants de la centrale syndicale UGTA. Lors d'un point de presse qu'il a animé hier, leur porte-parole, Smaïn Kouadria, dénonce des «points de blocage» dans l'avancée des négociations sur la révision des organigrammes et la grille des salaires des agents, entre autres revendications. Il a rappelé que l'ancienne section syndicale, dont il faisait partie, avait déposé un préavis de grève pour mercredi 1er juillet 2009, au lendemain de la dernière séance de discussions qu'ils avaient tenue en février avec la direction et des représentants de l'Etat, l'inspecteur du travail d'El Hadjar et son premier adjoint. Une date qui a été retardée au maximum en fonction de l'échéance électorale de la présidentielle et pour permettre aux interlocuteurs du syndicat de se concerter avec la direction générale du groupe au Luxembourg en ces temps de crise économique mondiale, a précisé le porte-parole des travailleurs. Smaïn Kouadria, qui intervenait en marge de la première assemblée générale de présentation des nouveaux syndicalistes élus, a indiqué que le directeur général de ArcelorMittal Annaba fraîchement désigné par le groupe industriel, Vincent Le Gouic, a montré de bonnes dispositions envers le syndicat dans sa démarche de moralisation et d'assainissement du complexe. Toujours selon Kouadria, le remplaçant de Bernard Bousquet aurait fortement apprécié le mouvement «d'épuration» qui a été mené par les travailleurs deux mois durant et qui a mis au jour les affaires scandaleuses de Shree International, Grant Smithy Works, Efes Transport et finalement celle du vice-président d'APW, le milliardaire Fellah, qui minaient le complexe d'El Hadjar. M. Le Gouic aurait affirmé au syndicaliste que lui-même était disposé à faire un grand nettoyage dans les rangs de la direction, à commencer par les sites miniers de l'Ouenza et Boukhadra dont le directeur, M. Benabderahmane, a été limogé cette semaine, alors que d'autres cadres jugés incompétents ou corrompus sont sur une liste noire.