L'inspection du travail de la commune d'El Hadjar n'a pas réussi, hier, à réconcilier la direction générale d'Arcelor Mittal d'El Hadjar avec son partenaire social. Achevée en queue de poisson après plus de quatre heures d'âpres négociations, cette réunion reprendra, sur proposition de l'inspecteur du travail, demain. Une dernière tentative de réconciliation avant que le partenaire social ne passe à la vitesse supérieure. Ainsi, à moins d'un retournement de situation de dernière minute, le complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar encourt une paralysie générale dans les jours à venir. Le risque est latent. Au cours de cette première rencontre de négociation que le syndicat des travailleurs a entamée avec Bernard Bousquet, PDG du complexe indien, aucun point sur les 11 formant la plateforme de revendications n'a été satisfait. Le syndicat que pilote Smaïn Kouadria se veut sage dans son approche des revendications, relatives essentiellement à la révision des salaires, l'amélioration des conditions du travail par le respect des plannings des dotations en équipement de protection individuelle, la révision du statut de la cokerie et de la prime de polyvalence. A chaque fois, selon le syndicat des travailleurs, Bernard Bousquet se réfère à la crise financière mondiale qui a affecté le premier producteur mondial de l'acier, Arcelor Mittal. Cette sagesse est loin d'être reflétée dans les propos acerbes à l'encontre de l'employeur indien que nous a tenus Smaïn Kouadria, secrétaire général de la section syndicale. Bien avant, il a clairement affirmé la position de son syndicat. Selon lui, les représentants des travailleurs ne laisseront plus rien passer et ne se lèveront pas de la table de négociation sans la satisfaction totale de leurs revendications. « La paix se paye et les travailleurs sont ceux que l'employeur doit payer à travers la satisfaction de leurs revendications. Pour ce faire, demain sera la dernière chance. A défaut, nous allons récupérer notre PV de non-réconciliation et convoquer une assemblée générale où les 7200 travailleurs seront appelés à voter la grève générale et illimitée. Le résultat est connu d'avance », menace le secrétaire général du syndicat d'Arcelor Mittal. Et d'ajouter : « Durant trois ans, nous avons respecté nos engagements, notamment ceux portant sur la stabilité sociale de l'entreprise. Notre position nous a valu bien des critiques. Nous n'avons pas bronché, même si la base nous incitait à le faire. Notre souci était de ne créer aucun problème ou prétexte pouvant mettre le syndicat en position de faiblesse lors des négociations. »