L'importation du carburant et des dérivés du pétrole sera supprimée dans moins de trois ans, à en croire le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui a annoncé hier à Alger que l'Algérie allait cesser d'importer les carburants à l'horizon 2020. Le ministre a expliqué que «l'entrée en production de deux raffineries à Tiaret et Hassi Messaoud permettra à l'Algérie, à partir de 2020, de couvrir ses besoins et de ne plus importer», ajoutant qu'une vision de rénovation, à moyen et à long terme, sera mise en place pour le renforcement de la production et du stockage des produits pétroliers dans ces deux raffineries. Le ministre, lors d'une visite d'inspection de la raffinerie de Sidi Rzine à Alger, a indiqué que l'Algérie produit 30 millions de tonnes de pétrole, chaque année. Les Algériens consomment selon lui 15 millions de tonnes de gaz et de carburant alors que la production est de 11,5 millions de tonnes. Le manque de 3.5 millions tonnes est donc importé. Une importation qui coûte deux milliards de dollars par an à l'Etat. Le ministre a ajouté aussi que la production nationale va augmenter de 45 millions de tonnes annuellement, pour couvrir les besoins du marché local. Pour ce qui est des capacités de stockage des produits pétroliers, elle sera revue à la hausse de 7 000 m3 pour 12 jours actuellement, jusqu'à franchir les 2 million m3 pour 30 jours à l'horizon 2020. Le directeur de la raffinerie d'Alger limogé Par ailleurs, selon l'APS, le ministre n'est pas satisfait de l'avancement des travaux de rénovation de la raffinerie d'Alger, ce qui a conduit au limogeage de son chef de projet. En effet, le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a relevé de ses fonctions le chef du projet chargé de la rénovation de la raffinerie pétrolière de Sidi R`cine. «Suite au mécontentement du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, quant au grand retard pris dans la réalisation de la raffinerie d'Alger, qui est un ouvrage stratégique pour l'Algérie, le P-dg de Sonatrach a décidé de relever de ses fonctions le chef du projet chargé de la rénovation de cette raffinerie», selon une source proche du ministère de l'Energie, citée par l'APS. Pour rappel, le contrat de réhabilitation de la raffinerie d'Alger, dont le délai de réalisation avait été fixé à 21 mois, avait été conclu en 2010. Une fois remise en service, cette raffinerie devrait voir sa capacité de production en gasoil passer de 737.000 tonnes/an à 1,18 million de tonnes/an, ainsi qu'un doublement de la capacité de production de l'essence super avec une hausse conséquente des capacités de stockage de carburants. Les capacités globales de raffinage de l'Algérie devront être portées à 45 millions de tonnes/an à l'horizon 2021 au plus tard, et ce, à la faveur de la réalisation de raffineries à Hassi-Messaoud, Tiaret, Arzew et Biskra, ainsi que de la réhabilitation de la raffinerie d'Alger.