les Algériens consomment plus de 15 millions de tonnes de carburant par an Le chef du projet chargé de la rénovation de la raffinerie pétrolière de Sidi R'cine (Alger) a été relevé de ses fonctions, hier, par le P-DG de la Sonatrach. En 2020, les voitures algériennes circuleront en carburant 100% «made in Bladi». En effet, le nouveau ministre de l'Energie Mustapha Guitouni a annoncé, hier à Alger, que l'Algérie n'importera plus de carburant d'ici 2020! «Le programme national de renforcement des capacités des raffineries permettrait à l'Algérie de couvrir la demande nationale en produits pétroliers, notamment en carburant, sans recourir à l'importation à l'horizon 2020», a-t-il lancé, lors de la visite qu'il a effectuée à la raffinerie de Sidi R'cine à Baraki (Alger). «Ce programme s'appuiera sur les deux nouvelles raffineries de Hassi Messaoud (Sud) et Tiaret (Ouest) qui permetteront de combler le déficit. Elles porteront les capacités globales de raffinage de l'Algérie à 45 millions de tonnes», a-t-il soutenu. «Les travaux de ces deux raffineries seront prochainement lancés, elles devraient entrer en vigueur à partir de 2020», a t-il ajouté avec beaucoup d'optimisme. Dans ce sens, il explique que les Algériens consomment plus de 15 millions de tonnes de carburant par an, alors que les capacités actuelles de production ne sont que de 11,5 millions de tonnes. «Une différence de 3,5 millions de tonnes que l'on comble avec l'importation, ce qui coûte plus de 2 milliards de dollars par an», a-t-il souligné pour montrer l'ampleur des dégâts. L'optimime du ministre pourrait toutefois vite se heurter aux retards dans la construction de ces raffineries ô combien importantes pour le pays. Car, ce n'est pas la première fois qu'une telle annonce est faite! En février 2015, la directrice de la division raffinage à Sonatrach, Zoubida Benmouffouk, assurait que l'Algérie n'importera plus de carburants dès 2018. En juillet 2014, la Sonatrach affirmait déjà que l'Algérie cesserait d'importer du gasoil à partir de 2015. «D'ici à la fin de l'année [2014] et à partir de 2015, les importations s'arrêteront avec le fonctionnement à plein régime des raffineries de Skikda et d'Arzew», indiquait le groupe pétrolier cité par l'agence officielle APS. Mais ces ambitions se sont vite heurtées à la bureaucratie et la mauvaise gestion des travaux de ces raffineries. La rénovation de la raffinerie pétrolière de Sidi R'cine (Alger) en est le parfait exemple. Une fois remise en service, cette raffinerie devrait voir sa capacité de production en gasoil passer de 737.000 tonnes/an à 1,18 million de tonnes/an, ainsi qu'un doublement de la capacité de production de l'essence super avec une hausse conséquente des capacités de stockage de carburants. Le contrat de réhabilitation de la raffinerie d'Alger, dont le délai de réalisation avait été fixé à 21 mois, avait été conclu en 2010. Sept ans après, les travaux ne sont pas encore terminés. Ce qui a poussé, hier, le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour de prendre une décision radicale. Il a décidé de relever de ses fonctions le chef du projet chargé de la rénovation de la raffinerie pétrolière de Sidi R'cine (Alger). «Suite au mécontentement du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, quant au grand retard enregistré dans la réalisation de la raffinerie d'Alger, qui est un ouvrage stratégique pour l'Algérie, le P-DG de Sonatrach a décidé de relever de ses fonctions le chef du projet chargé de la rénovation de cette raffinerie», précise une source proche du ministère de l'Energie. Une sentence qui nous rappelle celle prise, samedi dernier, par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Lors de la visite qu'il a effectuée au chantier de la Grande mosquée d'Alger, il avait limogé le directeur du projet, Mohamed Guechi. Deux décisions qui montrent que le président de la République Abdelaziz Bouteflika a donné carte blanche au nouvel Exécutif pour faire le grand nettoyage. Pourvu que cela dure...