La confrontation opposant Palestiniens et Israéliens dans l'esplanade des mosquées, à El Qods, ne s'estompe pas. Deux Palestiniens ont trouvé la mort dans des affrontements avec les forces israéliennes près de Jérusalem, au lendemain de violences meurtrières provoquées par les nouvelles mesures de sécurité à l'accès de l'esplanade. Depuis une semaine, les heurts sont quotidiens, opposant forces de sécurité israéliennes et manifestants palestiniens, qui dénoncent l'installation par Israël de détecteurs de métaux aux accès du troisième lieu saint de l'islam, à El Qods. Le 22 juillet, un Palestinien de 17 ans est mort quelques heures après avoir été grièvement blessé par balle dans des heurts à El-Azariyé, en Cisjordanie occupée, juste à l'est d'El Qods, selon le ministère palestinien de la Santé. Non loin de là, à Abou Dis, un autre adolescent palestinien, âgé de 18 ans, est mort lorsque le cocktail Molotov qu'il voulait lancer sur les forces israéliennes a explosé sur lui, d'après la même source. La veille, trois Palestiniens ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de sécurité, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Trois Israéliens ont été tués par un Palestinien dans une colonie israélienne près de Ramallah en Cisjordanie occupée. Cette flambée de violences sera le sujet d'une réunion d'urgence aujourd'hui du Conseil de sécurité de l'ONU, convoquée à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte. Dans un communiqué commun, les représentants du Quartette pour le Proche-Orient ont appelé samedi toutes les parties à «faire preuve d'une retenue maximale, à éviter les actions de provocation et à travailler en vue d'une désescalade». Les envoyés du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) encouragent aussi «Israël et la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem, à travailler ensemble pour maintenir le statu quo» sur l'esplanade des Mosquées. Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé le gel des contacts avec Israël tant que ces mesures ne seraient pas annulées. Elles ont ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif de l'esplanade des Mosquées. Les affrontements dans l'esplanade des mosquées occupée par Israël depuis des décennies ont lieu très souvent, intéressant peu de pays musulmans. Ce qui a encouragé l'occupant à mener une politique hostile aux palestiniens et aux lieux religieux musulmans. L'esplanade des mosquées connaît des scènes de guerre depuis quelques jours, tandis qu'une crise diplomatique oppose le Qatar à quatre pays arabes, que la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite pilonne la population du Yémen, et que des pays arabes sont confrontés au terrorisme. Le nouveau président américain a clairement exprimé sa solidarité avec Israël, prévoyant l'instauration de l'ambassade américaine à El Qods. Le premier ministre israélien Netanyahou, encouragé par le soutien américain, a relancé la colonisation sur des terres palestiniennes, et le Parlement d'Israël a interdit l'appel à la prière. Les palestiniens sont abandonnés par certains pays musulmans, ce qui encourage Israël à mener une politique hostile au peuple de ce pays colonisé. La Ligue arabe réagit: «Israël joue avec le feu» Le secrétaire général de la Ligue arabe a accusé dimanche Israël de «jouer avec le feu» en imposant de nouvelles mesures de sécurité à l'entrée de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Le secrétaire général de la Ligue arabe, organisation panarabe basée au Caire, a dénoncé «l'aventurisme» du gouvernement israélien qui veut provoquer une «grave crise avec le monde arabe et musulman» en imposant de nouvelles mesures de sécurité à l'entrée de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. «Al-Qods [Jérusalem] est une ligne rouge. Aucun arabe ni musulman n'accepterait qu'on porte atteinte à ses lieux saints», a déclaré Ahmed Aboul Gheit dans un communiqué. Pour rappel, depuis une semaine, les heurts sont quotidiens entre forces de sécurité israéliennes et manifestants palestiniens, qui dénoncent l'installation par Israël de détecteurs de métaux aux points d'accès à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam. Tir d'obus Palestinien Israël a annoncé qu'un tir de roquette avait été effectué depuis Ghaza contre son territoire. Ce tir survient alors que des heurts meurtriers entre Palestiniens et forces israéliennes de sécurité secouent Jérusalem depuis plusieurs jours. Une roquette a été tirée le matin du 23 juillet depuis le nord de la bande de Ghaza et a explosé en vol, sans faire de blessé, a déclaré l'armée israélienne le même jour dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Selon le média Times of Israël, le projectile aurait visé la région d'Ascalon, dans le sud du pays. Aucun signal d'alarme n'a toutefois été activé, l'explosion du missile ayant eu lieu «relativement tôt», ont rapporté les médias israéliens, citant des responsables de l‘armée israélienne. Israël impose depuis dix ans un sévère blocus aérien, terrestre et maritime aux deux millions d'habitants de la bande de Ghaza, occupée par le Hamas. L'Etat hébreu considère que le Hamas est une organisation terroriste. Néanmoins, si cette position est partagée par les Etats-Unis ou le Canada, d'autres pays comme l'Afrique du Sud ou la Norvège n'ont pas inscrit le Hamas sur leurs listes d'organisations considérées comme terroristes. Le tir de roquette d'hier survient toutefois dans un contexte de confrontation opposant palestiniens et Israéliens. Ce regain de violence est lié à l'installation par Israël de détecteurs de métaux et de nouvelle caméras de vidéosurveillance aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et à la décision exceptionnelle d'interdire aux hommes de moins de 50 ans d'accéder à la vieille ville. En signe d'opposition aux mesures de sécurité installées par les autorités israéliennes, des milliers de Palestiniens défient Tel-Aviv depuis trois jours, en Cisjordanie mais également à Ghaza. Les manifestants se rendent notamment dans la rue pour prier et affronter les forces israéliennes. L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam, également révéré par les juifs comme le Mont du temple. Ce lieu hautement symbolique, à l'est d'El Qods, est une partie palestinienne de la ville dont l'annexion par Israël n'a jamais été reconnue par l'ONU. Le tir d'obus pourrait être un prétexte pour Israël pour justifier l'agression menée contre la mosquée d'El Qods.