Le Théâtre régional d'Oran, Abdelkader-Alloula, a abrité mardi soir la cérémonie d'ouverture de la 10e édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), qui se poursuivra jusqu'au 31 juillet courant. Au cours de cette cérémonie d'ouverture, marquée par un retard de plus d'une heure, plusieurs figures algériennes et arabes du 7e art ont été honorées en signe de reconnaissance à leurs riches parcours artistiques et à leur contribution au développement du cinéma arabe. En présence des personnalités du monde du 7e art et de la culture arabes, le premier hommage fut celui rendu au grand comédien comique, feu Hassan El Hassani (1916-1987), plus connu sous son nom artistique de Boubegra. «Le défunt a marqué d'une marque indélébile le 7e art national, en prenant en jouant dans plus de 40 films, dont Les portes du silence d'Amar Laskri, Le vent des Aurès de Mohamed Lakhdar Hamina, l'Opium et le bâton d'Ahmed Rachedi, ou encore Chroniques des années de braise de Lakhdar Hamina, film qui a obtenu la palme d'or au festival de Cannes en 1975», rappelleront les animateurs de la soirée. Ensuite, ce fut l'hommage à la défunte comédienne égyptienne Karima Mokhtar (1934-2017) en signe de reconnaissance pour le travail qu'elle a donné au cinéma et à la télévision arabe. «Ses rôles dans le film El Hafidh ou dans la pièce théâtrale El Iyal Kibrit [les enfants ont grandi] ou encore dans le feuilleton Yatraba fi izzou restent inoubliables pour les cinéphiles et les téléspectateurs. Son talent a été reconnu à l'échelle mondiale puisqu'elle a décroché plusieurs prix internationaux», a-t-on indiqué. L'actrice syrienne Raghda, née en 1957, a été distinguée à cette occasion, tout comme la comédienne algérienne Nadia Talbi. Née en 1944 à Mostaganem, cette artiste s'est surtout distinguée dans ses rôles interprétés dans des pièces théâtrales et œuvres télévisuelles. Elle a également fait partie de la distribution des films de Lakhdar Hamina, Chroniques des années de braises, Le vent de sable et La dernière image. Par ailleurs, le comédien constantinois Hassan Benzerari, qui s'est taillé une place honorable dans la production télévisuelle, notamment avec la série comique Aassab wa awtar, a également été distingué. Pensant que cette cérémonie d'ouverture est celle des hommages à des gens du cinéma, les organisateurs du Fiofa n'ont pas jugé utile de rendre hommage au défunt Blaoui El Houari, fils d'El Bahia, décédé le 19 juillet courant. Le Fiofa aura, en outre, honoré l'écrivain et chercheur algérien Mouloud Mammeri (1917-1989), auteur de plusieurs romans dont certains ont été adaptés au cinéma comme L'opium et le bâton d'Ahmed Rachedi et La Colline oubliée d'Abderrahmane Bouguermouh, premier film algérien en tamazight. Les organisateurs du festival ont, à cette occasion, célébré en présence du réalisateur Moussa Haddad, le 40e anniversaire de son film Les vacances de l'inspecteur Tahar, un véritable succès du 7e art national qui reste indémodable jusqu'à présent. Enfin, le critique palestinien Bachar Brahim a aussi été honoré pour avoir contribué à faire connaître le 7e art arabe et en portant haut la juste cause de son peuple. Ses ouvrages comme Le cinéma palestinien au XXe siècle, Visions et positions du cinéma syrien, ont permis de faire découvrir les créations et les cinéastes arabes. Encourager le 7e art arabe… En présence de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, des autorités locales et d'une pléiade de figures du 7e art et de personnalités du monde des arts et de la culture, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi dira dans son allocution «qu'une réflexion a été lancée pour mettre en place de nouveaux mécanismes pour développer le 7e art national. La société algérienne, à l'instar de la société arabe, a besoin d'un cinéma qui reflète ses préoccupations avec un regard nouveau et sous des angles divers et variés», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre a appelé les professionnels du cinéma arabe à réaliser des œuvres filmiques communes arabes. «Nos préoccupations sont communes, tout comme nos aspirations et nos préoccupations. Nous devons exprimer ensemble tout cela par l'image et œuvrer à développer le cinéma arabe et lui donner la place qui sied sur la scène mondiale», a souligné A. Mihoubi, estimant que «le 7e art arabe fait face à de grands challenges, notamment à la lumière des changements radicaux que connaissent les pays de la région». La 10e édition du FIOFA se poursuivra jusqu'au 31 juillet courant avec au programme 31 œuvres représentant plusieurs pays, entre longs et courts métrages et documentaires, pour décrocher les différentes distinctions du festival dont le grand prix le Wihr d'or. En plus des projections, des workshops, des rencontres et des conférences figurent aussi au programme de ce 10e FIOFA et qui auront lieu dans les salles de cinémas ainsi que dans des espaces publics d'Oran, de Mostaganem et de Mascara. Il est à noter que le film Lilith la Syrienne a été projeté en avant-première arabe, lors de cette cérémonie d'ouverture.