En l'absence du champion olympique et du monde mais aussi recordman du monde, l'Algérien se présente comme un potentiel candidat au podium du décathlon. Les championnats d'athlétisme, qui débutent ce vendredi à Londres, promettent-ils de grands exploits ? On voudrait bien le croire mais ce rendez-vous biannuel a une certaine tendance à être moins performant l'année qui suit celle des Jeux olympiques que lors de celle qui la précède. Du reste, une année près les JO les champions, pas tous heureusement mais une bonne partie d'entre eux, préfèrent effectuer une sorte de break plutôt que de continuer sur leur lancée. Tout se passe comme si ces athlètes, après avoir consenti d'énormes sacrifices pour se préparer et participer aux Jeux, tirent sur le frein à main jusqu'à être amenés à faire l'impasse sur les Mondiaux de l'année suivante. Parmi ces sportifs, il y a un Algérien qui n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit du plus huppé de la discipline en ce moment, nous avons nommé Taoufik Makhloufi. Après avoir laissé planer le doute sur sa participation, celui-ci a fini par annoncer son forfait pour Londres. Il dit se plaindre d'une douleur à un de ses mollets, une raison que beaucoup ont eu du mal à croire. Il faut dire que le champion algérien a débuté sa préparation de la saison sans entraîneur et n'a programmé aucun stage en altitude. Ces deux indices étaient suffisants pour pronostiquer une non-participation de sa part au rendez-vous de la capitale anglaise de ce début du mois d'août. Taoufik a dû passer une dure année 2016 afin d'être au top aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro où il a remporté une médaille d'argent au 800 m et une autre au 1500 m. Se retrouvant sans coach après cette compétition, il ne s'est, peut-être, plus investi comme il le faisait précédemment. La preuve en est qu'il est allé à Angers, petite ville provinciale française (celle où réside son ex-coach Philippe Dupont) pour s'entraîner alors que les normes pour préparer un Mondial exigent des stages plus contraignants, notamment en altitude. Makhloufi a, donc, décidé de faire l'impasse sur les Mondiaux de Londres pour nous donner rendez-vous à l'année prochaine qui sera une étape intermédiaire sans grands évènements internationaux en dehors des Mondiaux indoor (en salle) de Birmingham en mars 2018. Un décathlon ouvert ? Sans lui, les chances médailles pour l'Algérie aux Mondiaux de Londres sont-elles nulles ? Non, parce qu'il se trouve que parmi ceux qui se sont qualifiés pour cet évènement il y a Larbi Bouradda. Cinquième du décathlon lors des derniers Mondiaux d'athlétisme de Pékin en 2015, puis de nouveau cinquième de la même épreuve, l'année suivante, aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, ce dernier se présente aujourd'hui comme un potentiel candidat au podium. Les décathloniens ne sont pas comme les autres athlètes. Ils n'ont pas beaucoup d'occasions pour montrer où ils en sont dans leur préparation. Larbi Bouradda, qui s'est mis cette année, sous la direction du coach français Sébastien Levicq, ne s'est exercé dans une compétition officielle que durant le mois de juin dernier, lors du meeting de Kladno (République tchèque), où il avait terminé en tête du décathlon, réalisant du même coup les minima pour Londres. Il a, également, pris part à deux épreuves, le 110 m haies et le javelot lors du championnat d'Algérie open qui s'est déroulé le week-end dernier à Alger. A Londres, il va participer à un décathlon qui se déroulera sans le champion olympique et du monde en titre mais aussi recordman du monde de la spécialité, l'Américain Ashton Eaton, qui a pris sa retraite sportive. Voilà de quoi nourrir de sérieuses ambitions de médaille pour le champion algérien. Bouradda sera à Londres dans une délégation algérienne composée de sept autres athlètes dont on peut penser qu'ils ne dureront pas dans la compétition. C'est, à peine, si certains d'entre eux ambitionneront d'aller en finale de leurs épreuves respectives avec, cependant, un bémol pour Malik Lahoulou lequel, sur le 400 m haies pourrait en étonner plus d'un. Il y a que cette saison il s'est montré moins performant que la saison dernière et cela pourrait peser dans la balance. Les Mondiaux de Londres vont avoir, en dehors des compétitions, leur moment d'émotion puisqu'il s'agira de la dernière sortie d'un très grand champion en la personne d'Usain Bolt qui a décidé, lui aussi, de se mettre en retraite sportive. Celui qui est considéré comme un des plus grands athlètes de l'histoire avec ses innombrables titres olympiques et mondiaux, va, assurément, laisser un grand vide. Le programme des Algériens : Les participants sont : Abdelmalek Laloulou (400 m haies), Mohamed Amine Belferar (800 m), Billel Tabti (3 000 m steeple), Hicham Bouchicha (3 000 m steeple), Abderahmane Anou (1 500 m) et Larbi Bouradda (décathlon) chez les messieurs, ainsi que Kenza Dahmani (marathon) et Amina Bettiche (3 000 m steeple) chez les dames. Samedi 5 août 12h45 : Mohamed Amine Belferar Dimanche 6 août 10h05 : Hicham Bouchicha et Billel Tabti ; 11h05 Abdelmalik Lahoulou ; 14h Kenza Dahmani. Mercredi 9 août 19h05 : Amina Bettiche Jeudi 10 août 20h25 : Abderahmane Anou Vendredi 11 août 10h : Larbi Bouradda (100 m).