Les citoyens de Taghzouth, village de la commune d'Illiltène, daïra d'Iferhounène, à une soixantaine de kilomètres de Tizi-Ouzou, sont revenus à la charge en procédant à la fermeture depuis une semaine du siège de leur APC pour réclamer leur approvisionnement en eau potable. Fatigués des promesses non tenues depuis presque deux années, les habitants ce hameau perché au pied du Djurdjura, se disent outrés par le calvaire qu'ils continuent à subir, en raison de l'absence de l'eau potable dans leurs foyers depuis le mois d'octobre 2016. «C'en est trop ! Aucune goutte d'eau n'a coulé dans nos robinets depuis le mois d'octobre 2016. Nous avons maintes fois sollicité les responsables de l'APC et ceux de l'ADE, mais rien n'est fait. On continue de subir le calvaire au quotidien, et cela s'est accentué en cette période des grandes chaleurs. C'est ce qui fait que nous avons pris la décision unanime de procéder à la fermeture du siège de l'APC, depuis dimanche passé, et nous ne céderons pas jusqu'à la satisfaction totale de notre unique revendication, à savoir le rétablissement de notre réseau d'eau potable», diront les villageois protestataires. L'action entreprise par ces villageois vise à attirer l'attention des pouvoirs publics quant à l'interruption de l'alimentation en eau potable de leur village, à partir de la source située dans la montagne et de la même conduite les alimentant, au même titre que leur village, ceux de Tifilkout, d'Azrou et d'Iguefilène qui se disputent la propriété de plusieurs sources situées en haute montagne. La rupture de l'approvisionnement en eau de leur village fait suite au sabotage perpétré sur le répartiteur alimentant tous les villages situés en aval, à savoir Taghzouth, Iguefilène, Tifilkout et Azrou, et qui fait suite au conflit qui perdure entre Tifilkout et Azrou, d'une part, et le village Iguefilène. A l'origine de ce conflit, qui remonte aux années 1970, la répartition des eaux de quelque 14 sources, situées en haute montagne, au profit de quatre villages de la commune d'Illiltène, à 70 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Cette répartition fait objet de contestation entre d'une part, Azrou et Iguefilène, et de l'autre, Tifilkout et Taghzouth. Le sabotage de la conduite d'alimentation des foyers de ces villages intervenu, il y a quelques jours par des individus non identifiés, a été à l'origine de la résurgence de ce différend qui avait, pourtant, fait l'objet d'un accord entre les villages concernés depuis 1994. Plusieurs réunions ont été tenues en présence des parties concernées et des services de l'hydraulique, en vue de trouver une issue consensuelle au problème. Les solutions techniques consistant en le captage de toutes les sources d'eau disponibles et situées en amont pour, ensuite, répartir la ressource de façon équitable entre tous les villages de la commune qui furent préconisées par la wilaya tardent, visiblement, à être mise en œuvre. C'est ce qui explique la colère des citoyens de Taghzout qui ne sont pas à leur première action de protestation, puisqu'au mois de novembre 2016, ils ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger que l'Etat mette fin au conflit et permettre l'alimentation en eau potable de leur village qui, rappellent-ils, n'est pas partie prenante du conflit qui dure depuis plus de deux ans sur une ressource qui ne leur appartient pas. «Nous interpellons les autorités locales et nationales à prendre les mesures nécessaires immédiatement, à procéder à l'application des lois et rétablir les réseaux d'eau potable», affirment les citoyens de Taghzout.