Depuis trois mois déjà, la spirale des chiffres, pour les noyades et les feux de forêt ne semble pas vouloir s'arrêter. Entre le 1er juin et le 15 août dernier, 193 noyades ont été enregistrées alors qu'une superficie de 31.941 Ha a été ravagée, à travers le territoire national. Les chiffres sur les feux de forêt sont ceux communiqués par le sous-directeur de la direction des forêts, Messouad Abdelghani, qui animait, hier, une conférence de presse au Centre national d'intervention, à Aïn Naâdja. Un été 2017 des plus infernaux de l'avis du même responsable qui a qualifié les pertes et les dégâts d'«énormes». Selon lui, «lors de cette période, les flammes ont détruit une superficie de 31 941 Ha, dans 2 121 foyers à l'échelle nationale». Les pertes se répartissent comme suit : 15.543hectares de forêts, 7 904 hectares de maquis et 8 484 ha de broussaille», a-t-il détaillé. L'Algérie a connu plus de 2100 feux de forêt depuis le début juin dont 792 foyers pendant la première quinzaine du mois d'août. En effet, le sous-directeur de la DGF a affirmé qu'une superficie de 22.355 hectares de couvert végétal a été ravagée (69%) durant les deux premières semaines du mois en cours. Plus explicite, il indiquera que «pas moins de 1907 hectares sont partis en fumée durant la période du 10 au 16 de ce mois, soit une moyenne de 27 foyers par jour et une superficie de 10 ha par foyer». D'autre part, pour le mois de juillet, environ 9.161 hectares, soit 30%, sont partis en fumée dans 1 223 foyers. Enfin, pour le mois de juin, «moins catastrophique» 425 hectares soit 1% ont été détruits, selon lui. L'orateur a expliqué que les régions les plus touchées dans cette catastrophe sont les wilayas de l'Est qui représentent près de 48% du total national. A ce sujet M. Messouad a précisé que les pertes dans cette région s'élèvent à 14.693 ha parcourus par 869 foyers. Pour la région du Centre, 12.776 hectares ont été parcourus par le feu avec 637 foyers. Enfin, à l'Ouest, qui est le moins touché, le couvert végétal détruit par les flammes est estimé à 4.442. Selon le représentant de la direction des forêts, les conditions météorologiques, notamment la canicule, constituent le facteur principal qui favorise les feux de forêt, même si ces feux sont d'origine humaine à 95%. «L'homme reste le premier responsable de ces incendies, même si ce n'est pas de manière intentionnelle dans beaucoup de cas. A chaque incendie la DGF porte plainte contre x et les services de la Gendarmerie engagent des enquêtes approfondies pour déterminer les responsabilités», a-t-il expliqué. Pour lui, ces catastrophes résultent aussi de l'incivisme de certains citoyens. Dans certaines régions forestières, il y a une grande pénurie de décharges publiques. Du coup, dans certaines zones rurales, les habitants ont pris l'habitude d'aller en forêt pour brûler leurs ordures. Quand ils le font en pleine canicule, leur geste relève d'une totale inconscience. Il ira encore plus loin en affirmant qu' «il y a certains agriculteurs véreux qui ont sacrifié leurs récoltes pour être indemnisés». Noyades en série Dans ce décompte, les services de la Protection civile ont recensé, entre le premier juin et le 15 août, pas moins de 193 morts par noyades. Le colonel Farouk Achour, directeur de la communication de la Protection civile, a indiqué que «111 individus ont péri en mer». Plus explicite, il soulignera que 44 personnes se sont noyées dans des plages surveillées, alors que 67 autres sont décédées au niveau des plages interdites à la baignade, donc sans surveillance. Par wilaya, la triste palme d'or des victimes revient à Boumerdès avec 14 décès dont la majorité enregistrés dans des plages interdites. Il précise qu'un total de près de 71.000 interventions s'est soldé par le sauvetage de 47.804 personnes d'une noyade certaine. L'affluence vers les plages est estimée à plus de 116 millions de personnes depuis le début de la saison estivale. S'agissant des noyades dans les plans d'eau (barrages, oueds, lacs, mares, piscines et bassins), la Protection civile a enregistré 82 décès.