Le ministère de l'Education nationale organise, aujourd'hui, une conférence nationale en prévision de la rentrée scolaire 2017-2018. À cette occasion, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, examinera avec les directeurs des wilayas relevant de son secteur, «les dernières retouches et les grands dossiers en prévision de la prochaine rentrée scolaire», a appris l'APS auprès du ministère. Des ateliers thématiques seront programmés lors de cet évènement, selon la même source. Qu'en pensent les partenaires sociaux? Qu'attendent-ils de la tutelle ? Que proposent-ils ? Contacté hier, le président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), M. Meziane Meriane, nous a affirmé que la rentrée scolaire et sociale sera «très froide» cette année, vu «les charges énormes» qui attendent les ménages. «Déjà, sur le plan du pouvoir d'achat, il y a lieu de déplorer un bouleversement. La majorité de la population est composée de fonctionnaires et de salariés, avec des revenus mensuels faibles», nous a-t-il dit. Notre interlocuteur ajoute : «Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a rassuré les citoyens, jeudi dernier, en disant que l'Etat va apporter son aide aux ouvriers et aux fonctionnaires exerçant dans les secteurs public et privé. Mais on aurait voulu savoir quels sont les mécanismes techniques de cette éventuelle assistance. Car le citoyen veut du concret. Il a suffisamment entendu de paroles jusqu'ici», ajoute-t-il. «Sur le plan pédagogique, la rentrée scolaire de cette année sera marquée par nombre de problèmes comme nous l'avons vécu durant les années précédentes», ajoute M. Meriane. «La surcharge des classes, le manque d'enseignants et aussi la non-compétence des nouveaux jeunes enseignants recrutés dernièrement sont le défi du secteur de l'éducation cette année 2017-2018», a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la réforme du secteur «maintes fois reportée», il précise que «la réforme du système éducatif, tant sur le plan du contenu des programmes ou encore dans les modèles d'examen, est plus que jamais nécessaire». Surtout, précise-t-il, pour ce qui est des examens du baccalauréat. Concernant la participation des syndicats autonomes à la conférence d'aujourd'hui, le syndicaliste a précisé que la réunion de ces derniers avec la ministre est prévue pour le 4 septembre prochain. De son côté, Boualem Amoura se montre pessimiste quant aux attentes pour la prochaine année scolaire. «À force d'enregistrer, chaque année, des résultats négatifs et dans les conditions actuelles du système éducatif, nous n'attendons guère de miracle durant l'année scolaire prochaine», a-t-il argué. Concernant la réunion d'aujourd'hui, qui regroupera les directeurs de l'éducation des 48 wilayas avec la ministre du secteur, notre interlocuteur a estimé que les carences dans l'organisation commencent déjà, justifiant son propos par «le fait que nous en tant que syndicats autonomes, nous ne sommes convoqués qu'après la rentrée des enseignants, c'est-à-dire le 4 septembre, pour s'exprimer sur les insuffisances du secteur». Il poursuivra en relevant «le problème du manque d'enseignants, et des directeurs d'école dans les quatre coins du pays», causé, a-t-il expliqué, par les départs à la retraite d'un nombre important d'entre eux, qui interviendront à partir du 31 août prochain. «Ne parlons pas de la surcharge des classes et de tant d'autres lacunes», ironise-t-il. Notre interlocuteur, «exaspéré» par un système éducatif fait «de bricolage», réclame «une autre étape de réformes» dans le secteur de l'éducation nationale. «Nous sommes aux portes de 2018, et notre école en souffre toujours», fait-il remarquer.