Les syndicats du secteur de l'éducation nationale estiment que la rentrée scolaire 2015/2016 sera, à quelques exceptions près, similaire à celle de l'année dernière. Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a indiqué, hier, que la rentrée scolaire sera marquée par un malaise dû à la dévaluation du dinar qui affectera le pouvoir d'achat des citoyens. « En raison de l'inflation, les dernières augmentations salariales des travailleurs seront insignifiantes », a-t-il noté. Sur le plan pédagogique, il a estimé que cette rentrée sera la continuité de la précédente, « puisque les recommandations de la dernière conférence nationale sur la réforme du système éducatif ne seront pas appliquées dans l'immédiat, excepté, peut-être, en ce qui concerne l'enseignement moyen et primaire ». Le coordinateur du Snapest craint, en outre, une surcharge des classes si le secteur ne réceptionne pas de nouveaux établissements. Outre ce problème, Meriane regrette le manque d'encadrement pédagogique. Les derniers recrutements opérés restent, à ses yeux, insuffisants pour combler le déficit. Même topo pour le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir. Lui aussi souligne que la prochaine rentrée scolaire ne sera pas différente des précédentes. Il a fait savoir que celle-ci sera ordinaire. Toutefois, il a souligné que le dossier des œuvres sociales risque de nouveau de faire réagir les syndicats qui ne sont pas favorables à la gestion centralisée. « Nous avons toujours dit qu'il fallait une autre formule pour la gestion des œuvres sociales. La gestion centralisée par la commission nationale et les commissions de wilaya est dénoncée par les travailleurs qui veulent aller vers une autre forme d'intendance », a-t-il soutenu. Concernant le volet pédagogique, le CLA craint la surcharge des classes. « Le manque d'infrastructures et la non-réception de nouvelles font craindre le pire, notamment pour les classes de terminale en raison du redoublement. L'année dernière, nous avons souffert de ce problème avec 40 élèves par classe. Un nombre qui sera plus important cette année », a-t-il prévenu. Concernant les recommandations de la dernière conférence nationale sur la réforme de l'école, Idir Achour souhaite voir certaines appliquées cette année. De son côté, le chargé de la communication au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), Messaoud Boudida, a signalé que les conditions prévalant à la rentrée scolaire sont les mêmes que la précédente. Raison pour laquelle, il a soutenu que cette nouvelle année ne connaîtra pas beaucoup de chamboulements pour ne pas dire aucun changement. Aussi, il a regretté que les problèmes pédagogiques de l'année dernière se manifestent une nouvelle fois cette année à l'image de la surcharge des classes, du manque d'enseignants et du déficit en infrastructures pédagogiques. S'agissant des revendications socioprofessionnelles du syndicat, Messaoud Boudida a indiqué que la prise en charge par le ministère de l'Education du procès-verbal du 19 mars dernier est la condition sine qua non pour une année scolaire sans perturbations. Ce PV comprend trois revendications : la prise en charge du dossier de la médecine du travail, la promotion sans condition des enseignants, ainsi que le problème des professions en voie de disparition tels que le maître de l'école primaire et professeur de l'école fondamentale.