Le 26 août 2014, Abdelaziz Bouteflika a chassé Abdelaziz Belkhadem de son poste de ministre d'Etat, conseiller spécial, ainsi que des rangs de l'ex-parti unique. Ironie du sort, le 26 août 2017, Djamel Ould Abbès tranche que celui dont le nom a beaucoup circulé ces derniers jours, ne pourra jamais revenir au FLN. «Toutes les dispositions réglementaires et statutaires du parti ne permettent pas le retour de Belkhadem», a déclaré, hier, le secrétaire général du FLN. Djamel Ould Abbès, qui assistait à une assemblée générale de la kasma de Oued Semmar, à El Harrach, a été catégorique quant aux rumeurs ayant circulé ces dernières 48 heures sur «un déplacement en urgence» de l'ancien chef du gouvernement vers la capitale en vue d'occuper un poste supérieur. Le patron de l'ex-parti unique rappellera, pour mieux appuyer ses dires, que Abdelaziz Belkhadem n'a aucune relation organique avec le parti. «Il n'est pas membre du Comité central», a-t-il précisé, dans une allusion à peine voilée à son renvoi humiliant d'il y a trois ans par le chef de l'Etat. Le 26 août 2014, rappelle-t-on, le président Bouteflika avait pris un décret en vertu duquel il avait mis fin aux fonctions de Belkhadem en qualité de ministre d'Etat, conseiller spécial à la présidence, ainsi qu'à toutes ses activités en relation avec l'ensemble des structures de l'Etat. Mais pas seulement : Bouteflika ira jusqu'à prendre contact avec Amar Saâdani, alors SG du FLN, «à l'effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l'ensemble de ses structures», selon les propos d'une source à la Présidence, citée à l'époque par l'APS. Pour Djamel Ould Abbès, l'ancien chef du gouvernement cherche à se positionner à la veille des élections présidentielles. «Ils se projettent dans 2019 en lançant des rumeurs», a-t-il répondu concernant le bruit qui a couru sur le retour de Belkhadem aux affaires pour occuper le poste de directeur de cabinet à la présidence de la République, resté vacant depuis la nomination d'Ahmed Ouyahia comme Premier ministre. Non sans revenir pour dire que «les nominations aux postes sensibles relèvent des prérogatives exclusives du président de la République». Par ailleurs, Ould Abbès qui a parlé durant le weekend d'une surprise à annoncer le samedi, a précisé qu'il s'agissait de la convocation du corps électoral pour les élections locales qui se tiendront le 23 novembre prochain. Le décret signé hier «prouve que le président gère les affaires et suit de près tout ce qui se passe», a soutenu le secrétaire général du FLN, allant jusqu'à lancer : «C'est lui (Bouteflika, Ndlr) le patron du pays». Et il n'y a pas meilleure preuve, aux yeux d'Ould Abbès, qui y voit «un démenti formel à tous ceux qui doutent des capacités du président à gouverner». Plus que ça encore, le SG du FLN est catégorique sur le fait que Bouteflika «ne subit aucune pression dans la prise de décisions». Enfin et sur la préparation des élections locales, Djamel Ould Abbès expliquera que pas moins de 51 000 militants ont déposé leurs dossiers de candidature. Les mouhafedhs ont jusqu'à aujourd'hui afin de remettre ces dossiers à la direction nationale. Quand à son implication directe, il promettra de «sillonner, dès le lendemain de l'Aïd El Adha, les wilayas du pays, pour mobiliser, sensibiliser et accompagner les militants». Ce que ne pourra pas faire, de son point de vue, le Premier ministre, au nom du RND. «Ahmed Ouyahia est le président de la commission nationale de préparation des élections. Il ne pourra donc mélanger entre son poste de Premier ministre et celui de SG du RND», a mentionné Ould Abbès, tout en renouvelant «le soutien» du FLN au chef de l'Exécutif pour «l'application du programme du président de la République».