Le premier ministre d'Israël, Netanyahu, n'a pas réussi à intimider Poutine. Netanyahu a rencontré le président russe à Sotchi, et tenté de lui faire changer d'avis concernant la coopération avec l'Iran. Une fin de non-recevoir a été opposée par le président russe au premier ministre d'Israël. Le président russe, Poutine, a reçu le premier ministre d'Israël, Netanyahu, il y a quelques jours, à Sotchi. Peu de temps précédant la rencontre, la presse d'Israël a tenté d'intimider Poutine, en écrivant que Netanyahu allait adresser un avertissement au président russe, menaçant de mener des actions militaires contre la coopération engageant la Russie et l'Iran contre les terroristes de Daech. Netanyahu a exprimé son inquiétude quant au triomphe de Damas et de Baghdad contre Daech et le renforcement de l'Iran. Nombre de politiciens d'Israël ont noté dans la presse de ce pays que la défaite de Daech n'est pas dans l'intérêt d'Israël. Israël n'est pas content de la Russie qui mène une lutte implacable contre Daech, en coopération avec l'Iran, le Hezbollah et la Syrie. Israël comptait exprimer la colère à Poutine, d'après la presse d'Israël. Le président russe et le premier ministre d'Israël ont eu une rencontre. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé auprès du président russe Vladimir Poutine, le renforcement de la présence iranienne en Syrie en la qualifiant de «menace» pour le monde entier. Les commentaires se sont multipliés ces derniers jours sur le pourquoi du «non» russe à Israël en Syrie. Le récit de la rencontre ratée de Netanyahu avec le président Poutine a fait la «Une» des journaux israéliens qui crient à la trahison russe. Mais pourquoi Poutine a-t-il apposé une fin de non-recevoir à Israël ? Le journal russe Pravda, organe du parti communiste, fait publier un article où il revient sur les raisons qui ont motivé la Russie de faire passer leur alliance avec l'axe de la Résistance avant toute autre considération : «Le cauchemar de Netanyahu a fini par devenir réalité : la force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique et le Hezbollah s'implantent en Syrie pour s'attaquer à Israël». Cette terrible nouvelle, Netanyahu l'a annoncée à Poutine d'un ton quasi apocalyptique, s'attendant sans doute à ce que son interlocuteur en soit aussi impressionné que lui. Mais rien de tel. Affichant un calme à toute épreuve, baillant même, Poutine a lancé à son hôte ceci : «L'Iran est l'allié stratégique de la Russie au Moyen-Orient. Bien qu'Israël soit aussi un important partenaire de la Russie dans la région et que Moscou ne perde jamais de vue les intérêts d'Israël». L'intransigeance de Poutine Et le journal de poursuivre : «De toute évidence, le Kremlin fait un très difficile numéro d'équilibriste pour préserver l'équilibre dans ses relations avec l'Iran et Israël». À Sotchi, Netanyahu n'en était pas à son premier tête-à-tête avec Poutine. Les témoins rapportent sa mimique curieuse et ses grimaces d'homme terrifié quand il décrivait devant son interlocuteur la «fin apocalyptique d'Israël» qu'irait provoquer l'Iran si ce dernier maintient sa présence en Syrie. Or la réponse de Poutine n'avait rien de moins qu'un «désolé, je n'y peux rien». Selon le journal russe, l'indifférence affichée par Poutine à l'égard de Netanyahu et de ses menaces de guerre directe contre la Syrie, l'Iran et le Hezbollah prouve à quel point le président russe est conscient des limites de l'action israélienne. Poutine sait pertinemment qu'Israël n'oserait à aucun moment déclencher une guerre d'envergure contre la Syrie sans le feu vert préalable des Américains. Idem pour toute action militaire contre l'Iran ou le Hezbollah. Poutine sait aussi que la société israélienne ne s'aligne pas forcément sur les positions bellicistes de son Premier ministre quand il plaide à tort et à travers en faveur de la guerre. Les Israéliens comprennent les limites de leur armée et ne veulent pas être la victime des folies guerrières de leur Premier ministre. En ce sens, Poutine n'aurait pas cru un seul mot au discours cataclysmique de Netanyahu concernant son recours à la voie des armes pour endiguer l'Iran. Quant à la présence de l'axe de la Résistance sur les hauteurs du Golan, l'attitude de Poutine est autrement significative: il semblerait que cette présence ne déplairait pas trop à la Russie. De surcroît, la réalité sur le terrain des combats et la supériorité de l'axe de la Résistance ont convaincu les Russes d'une chose: l'alliance stratégique avec l'Iran vaut plus que toute autre chose. C'est d'ailleurs ce genre de considération réaliste qui a fait que les Américains, eux aussi, ignorent les doléances de Tel-Aviv en Syrie. Des sources bien informées affirment que la Russie chercherait à renforcer sa coopération avec l'Iran sur le plan militaire et ce n'est pas du tout un hasard car selon Moscou, la force militaire, qui émane de l'axe de la Résistance, complète sa propre force militaire et la présence de cet axe renforcerait même les assises russes en Syrie. Sans le soutien apporté par le camp de la Résistance à la Syrie, la Russie perdrait sa base arrière en Méditerranée. Et puis le Hezbollah est la porte d'entrée de la Russie au Liban. A tout ceci, s'ajoutent d'éventuels contrats militaires que Moscou s'apprête à signer avec l'armée libanaise et qui finira par renforcer le poids russe sur la scène politique au Liban.