S'il y avait un mince espoir pour les Verts de se qualifier au Mondial russe, il s'est envolé, hier, après la cuisante défaite concédée à Lusaka face à la Zambie (3 - 1). Avec neuf points encore en jeu et huit longueurs de retard sur le premier du Groupe, le Nigeria, auteur d'un carton plein jusque-là, il n'y a plus d'illusion à se faire. Mais peut-on vraiment s'étonner de cette élimination somme toute logique ? Au vu de la piètre prestation des poulains d'Alcaraz face aux Chipolopolos, notamment en première période, l'on ne devrait nullement nourrir des regrets. L'EN était loin du compte. Trop d'instabilité au niveau du staff technique conduit inéluctablement à la déroute. Les camarades de M'Bolhi semblaient complètement perdus sur le terrain. En alignant une équipe " expérimentale ", Alcaraz a pris un énorme risque qu'il a payé très cher. Tout le monde était en effet surpris par la titularisation d'Ilias Hassani dans l'axe de la défense. Un choix étonnant pour un joueur qui n'a jamais joué en sélection auparavant. Il n'a aucune expérience de ce genre de joutes, lui qui évolue dans le lointain et modeste championnat bulgare. L'on ne sait pas ce que le technicien espagnol a voulu prouver, mais il faut dire qu'il s'est complètement fourvoyé. On a rarement vu la sélection nationale aussi friable en défense. Une fragilité qui s'est traduite par des errements sur le terrain en l'absence de tout repère. Les Zambiens n'en croyaient pas leurs yeux. La moindre accélération laissait Mandi et ses camarades plantés sur place. Visiblement, les Verts n'étaient pas du tout préparés pour cette rencontre. L'équipe locale n'avait pas à forcer son talent pour inscrire deux buts en première période presque comme à la parade. Brian Mwila (6', 32'), s'en est donné à cœur joie face à la pathétique défense algérienne aux abois. Pour une équipe en reconstruction, les Chipolopolo se sont bien amusés. C'est une bonne manière pour eux de préparer l'avenir. Certes, il y a eu un sursaut d'orgueil des Algériens après la pause, notamment après l'entrée d'Attal à la place de l'infortuné Hassani, mais le mal était fait. Brahimi a eu beau réduire la marque à la 53', mais l'EN n'avait ni les moyens ni le mental pour renverser la vapeur. Le troisième but zambien inscrit à la 88' par Enock Mwepu est venu sonner le glas d'une équipe chancelante à la recherche d'une âme qu'elle semble avoir définitivement perdue. Est-ce la fin d'une époque ? Est-ce la fin d'un système qui a montré ses limites ? En tout cas, le football algérien ne peut indéfiniment compter sur " l'importation " tout azimut de joueurs évoluant en Europe. Une politique qui a porté ses fruits un temps, mais elle ne peut pas réussir tout le temps. Ces joueurs peuvent parfois privilégier leur carrière personnelle au détriment de la sélection. À l'image de Riyad Mahrez qui a quitté sans état d'âme le regroupement à la veille d'un match décisif pour les Verts, pour aller courir derrière un chimérique transfert! C'est à méditer… L'équipe alignée par Alcaraz: M'Bolhi, Ghoulam, Bensebaini (Saâdi 81'), Hassani ( Attal 46'), Mandi - Taider, Bentaleb, Brahimi, Slimani, Hanni, Soudani ( Ghezzal R. 57') Résultats de la 3e journée: Nigeria 4 - 0 Cameroun Zambie 3 - 1 Algérie