L' examen et l'adoption, aujourd'hui, du plan d'action du gouvernement, et de l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit par le Conseil des ministres, marqueront cette rentrée sociale que certains n'hésitent pas à considérer comme " explosive ". Les deux projets de lois devront permettre au nouveau Premier ministre d'entrer, désormais, dans le vif de l'action et d'être au centre des critiques. En effet, après avoir passé un mois d'août plutôt calme, Ahmed Ouyahia va devoir faire face, donc à partir d'aujourd'hui, aux différents dossiers brûlants de la rentrée sociale. Le gouvernement conforté par la remontée des cours du pétrole depuis le début de l'année 2017, et les retombées des décisions prises en matière de régulation des importations, ne devra pas se faire trop de soucis sur ce plan là. Néanmoins, la situation financière et économique du pays n'est pas aussi confortable. Elle reste tout de même préoccupante et nécessite la prise de décisions déterminantes. Globalement, on peut considérer qu'Ouyahia sera à l'aise dans sa mission, et n'aura pas de grandes difficultés pour restaurer la confiance avec les partenaires sociaux et corriger les erreurs commises par ses prédécesseurs. Expérimenté et connaissant parfaitement les missions incombant à l'Etat, le nouveau premier ministre va imprimer une nouvelle dynamique à l'action gouvernementale. Il sera appelé à aborder, calmement, tous les sujets qui préoccupent l'opinion publique. Son passage prochainement à l'Assemblée populaire nationale, lors de l'examen du plan d'action, est fortement attendu. Les députés s'impatientent de connaître la nouvelle politique de l'Exécutif. Y aura-t-il des changements par rapport au plan d'action présenté par Abdelmadjid Tebboune ? Qu'apportera de nouveau Ouyahia ? Va-t-il opter pour une politique d'austérité plus accentuée que celle de ses prédécesseurs ? Fera-t-il des déclarations fracassantes sur l'avenir du pays ? Ce sont autant de questions qui reviennent avec force ces derniers jours depuis que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a été installé comme Premier ministre. L'homme a décliné déjà sa méthode de travail. Lorsqu'il avait reçu les partenaires sociaux, au palais du gouvernement à Alger, le 24 août dernier, il précisera que son action sera celle de la poursuite de l'application du programme du président de la République, et ce, dans la «sérénité». Il prend le soin de dire aussi que le dialogue sera préservé et poursuivi avec les différentes organisations patronales et syndicales. Le nouveau Premier ministre a mis les garde-fous de manière à associer tout le monde dans la prise de décisions. Ahmed Ouyahia sait parfaitement que la contribution de ces acteurs lui évitera d'éventuelles tensions. Il est évident aussi que l'actuel gouvernement devra préparer également les prochaines élections municipales déterminantes pour l'avenir politique du pays. Le redressement de la situation de l'économie nationale n'est pas en reste. Le caractère «urgent» conféré à l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit démontre que la priorité sera désormais celle de trouver de nouvelles sources de financement afin d'éviter l'endettement extérieur tant redouté et diabolisé. Le gouvernement d'Ahmed Ouyahia sera à l'épreuve et devra prouver son efficacité sur le terrain.