Le Premier ministre présentera son plan d'action, le 17 septembre, à l'Assemblée populaire nationale (APN). Le bureau de la chambre basse du Parlement qui s'est réuni, hier, sous la présidence de Saïd Bouhadja, a fixé l'agenda de la reprise des travaux de la session annuelle qui devra expédier en 5 jours le plan du gouvernement. C'est donc le grand oral d'Ahmed Ouyahia devant les députés qu'il tentera de convaincre du contenu de sa feuille de route, déjà adoptée lors du Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika, le 6 septembre dernier. « Il a été décidé de la reprise des séances plénières à partir du dimanche 17 septembre, par la présentation du plan d'action du gouvernement », annonçait un communiqué du bureau de l'APN. Les débats, ajoute-t-on de même source, « vont se poursuivre jusqu'à mardi 19 » du mois en cours, jour de l'intervention des chefs de groupes parlementaires. Ceci, avant de laisser place, « le jeudi 21 septembre, au du Premier ministre, pour répondre aux interrogations des députés, et enfin soumettre le plan d'action au vote ». En 5 jours, l'APN vivra au rythme du débat et de la confrontation entres les députés de l'allégeage et ceux de l'opposition. Comment faire face à la crise économique ? Par quels moyens renflouer les caisses de l'Etat ? Comment palier à la baisse sensible des revenus pétroliers ? Quel model économique adopter et comment préserver le pouvoir d'achat des algériens et ne pas toucher aux acquis sociaux? Ce sont, en effet, autant de questions et bien d'autres, avec lesquelles les parlementaires comptent affronter le chef de l'Exécutif. Le Premier ministre, lui, fin orateur et maitrisant parfaitement son sujet, aura cette fois-ci, du mal à faire avaler facilement la pilule à ceux qui le guettent au tournant, ô combien ils sont nombreux. Si aucun problème ne se pose pour la « majorité parlementaire » de l'Assemblée nationale, composée des partis du pouvoir (FLN, RND, TAJ, MPA…), la tache sera compliquée avec les interventions des députés de l'opposition parmi ceux du RCD, du PT, du MSP, du FFS, d'El Adala… de « l'échec des gouvernements successifs », au « manque de vision économique à long terme », passant par « la corruption », pour arriver à «l'instabilité dans l'élaboration des programmes », les points de défaillance que compte exploiter l'opposition parlementaire pour tirer sur le gouvernement sont nombreux. Ouyahia parviendra-t-il à trouver des arguments pour affronter toutes les interrogations ? Eléments de réponse le 21 septembre prochain. Mais, même s'il y arrivera, il reste tout de même, une fois passé le « test oral », l'épreuve de terrain. Celle-ci, sera sans doute plus compliquée. Avec peu de ressources financières, le Premier ministre peinera à mettre en œuvre sa feuille de route, tout en maintenant les équilibres. Comme voie alternative, Ouyahia a déjà anticipé en faisant approuver au Conseil des ministres, un projet de loi sur la monnaie et le crédit, pour introduire le financement non conventionnel au profit du Trésor public. Une fois en vigueur, cette loi autorisera la Banque d'Algérie a prêter directement au Trésor public, afin de permettre à ce dernier de financer les déficits du budget de l'Etat, de financer la dette publique interne, et d'allouer des ressources au Fonds national de l'investissement. « Ce mode de financement exceptionnel qui sera instauré pour une durée de cinq années, sera accompagné de la mise en œuvre d'un programme de réformes structurelles économiques et financières, destinées à rétablir l'équilibre des finances publiques ainsi que l'équilibre de la balance des paiements », soulignait, le 6 septembre dernier, le communiqué du Conseil des ministres. Hier, le Bureau de l'APN a soumis le projet de loi en question à la Commission des finances et du budget. Ce qui dénote du caractère urgent de ce texte sur lequel repose, semble-t-il, la feuille de route d'Ahmed Ouyahia.