Le Plan d'action du gouvernement, adopté mercredi dernier par le Conseil des ministres présidé par M Abdelaziz Bouteflika, président de la République, est donc bien en marche et il ne reste que le passage à l'APN pour un débat fructueux avant sa mise en application. Sur le plan économique, le Gouvernement d'Ahmed Ouyahia a vraiment du pain sur la planche conventionnelle pour faire face, transitoirement, à la crise financière que traverse le pays. Il y a donc lieu de concrétiser sur le terrain, la rationalisation des dépenses publiques et l'autorisation du recours aux financements internes non conventionnels, qui pourraient être mobilisés pendant une période de transition financière, de l'ordre d'un quinquennat. Cette introduction du financement non conventionnel fait justement l'objet d'un projet de loi portant amendement de la Loi sur la monnaie et le crédit. Celle-ci sera mise en œuvre, à titre exceptionnel, pour une période transitoire de cinq (5) ans, et permettra au Trésor public d'emprunter directement auprès de la Banque d'Algérie pour faire face au déficit budgétaire, convertir certaines de ses dettes contractées auprès des banques ou d'entreprises publiques, et alimenter le Fonds national de l'investissement de sorte qu'il puisse concourir au développement économique. Mais, il n'y a pas que ça, puisque parallèlement à cette démarche, l'Etat poursuivra la mise en œuvre de sa feuille de route pour la rationalisation des dépenses publiques en vue de la restauration de l'équilibre budgétaire dans un délai de cinq années. Pour ce faire, il faut bien assurer la soutenabilité de la dépense publique sans oublier de réformer la gestion de la dépense publique. De ce fait, il faut aussi s'attendre donc à assurer une répartition équitable des transferts sociaux au bénéfice de la population. En d'autres termes, il faut booster l'activité économique en restaurant à moyen terme l'équilibre du budget de l'Etat, selon le plan d'action du gouvernement. Des réformes sont également à concrétiser dont celles touchant l'administration fiscale, en vue d'améliorer les recouvrements en plus de la mise en place de la fiscalité locale. Il s'agit aussi d'une gestion pluriannuelle du budget de l'Etat, d'une rationalisation des dépenses publiques, en limitant les dépenses de fonctionnement au maximum, au niveau des recettes de la fiscalité ordinaire uniquement. Pour éviter le recours à l'endettement extérieur, il y a donc lieu de promouvoir le recours à un financement non conventionnel interne. C'est justement ce, à quoi répond le projet de loi examiné mercredi dernier par le Conseil des ministres et qui autorisera la Banque d'Algérie à prêter directement au Trésor public, afin de permettre à ce dernier de financer les déficits du budget de l'Etat, de financer la dette publique interne, et d'allouer des ressources au Fonds national de l'investissement. Ce mode de financement exceptionnel qui sera instauré pour une durée de cinq années, sera accompagné de la mise en œuvre d'un programme de réformes structurelles économiques et financières, destinées à rétablir l'équilibre des finances publiques ainsi que l'équilibre de la balance des paiements. Par ailleurs et en dépit du fait qu'il faut éviter de dépendre des hydrocarbures, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas poursuivre le développement de ce secteur et toutes ses branches. Ce qui explique l'examen par le Conseil des ministres et surtout l'adoption de huit (08) décrets présidentiels portant approbation de contrats ou d'avenants à des contrats pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. L'un de ces décrets concerne un contrat liant Sonatrach à l'entreprise ENI, pour proroger de cinq années la production d'un gisement pétrolier. Les sept autres décrets concernent des avenants de contrats conclus entre Sonatrach et l'Agence Alnaft, pour la recherche et l'exploration, sur un ensemble de quatorze périmètres. Et donc conformément aux directives du président de la République, le Plan d'action montre que l'Etat vise bien la politique d'intensification de la croissance, grâce à l'amélioration de l'environnement des affaires, à la promotion de l'investissement dans tous les secteurs, au soutien au développement agricole et rural, ainsi qu'à la valorisation du développement local. Intervenant à l'issue de l'adoption du Plan d'action par le Conseil des ministres, le Président Abdelaziz Bouteflika a instruit le Gouvernement de travailler avec diligence et détermination à répondre aux attentes de la population, à faire progresser le processus de réformes et de modernisation du pays dans tous les domaines, et à faire avancer la construction d'une économie de plus en plus diversifiée. Le chef de l'Etat a également chargé le Gouvernement d'accompagner ses efforts d'une communication dynamique, afin d'expliquer le sens véritable des réformes qui seront mises en route, à l'effet d'y faire adhérer la société, en cette phase où le pays est confronté à de nombreux défis.