Le Parlement reprendra ses travaux pour une session unique de dix mois, le 4 septembre prochain. La cérémonie d'ouverture sera marquée par la présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres de son gouvernement. Finies les vacances et retour à l'hémicycle pour le début d'une longue session parlementaire qui se poursuivra dix mois durant et qui s'annonce particulièrement chaude, eu égard au contexte économique difficile dans lequel se trouve le pays. Les partis du pouvoir et de l'opposition, à travers leurs élus, seront appelés à débattre, voire à adopter des lois qui, le moins que l'on puisse dire, pourraient s'avérer impopulaires. Entre autres, la loi de finances 2018, le projet de code du travail et le projet de loi sanitaire. Selon l'article 135 de la Constitution, «le Parlement siège en une session ordinaire par an, d'une durée minimale de dix (10) mois. Celle-ci commence le deuxième jour ouvrable du mois de septembre». Mais, en raison de la fête de l'Aïd El Adha, «il a été décidé de repousser l'ouverture au lundi au lieu de dimanche 3 septembre», expliquent des sources parlementaires. Saïd Bouhadja, président de l'APN, et Abdelkader Bensalah, président du Sénat, prononceront, à l'occasion, des discours d'ouverture où «ils donneront un aperçu sur les principaux projets de loi qui seront soumis aux débats». Sans doute, le premier chantier qui attend les parlementaires est le plan d'action du gouvernement. Après avoir adopté, en juin dernier, la feuille de route de l'ex-Premier ministre limogé, Abdelmadjid Tebboune, voilà que les députés de la 8ème législature se retrouvent face à un second gouvernement légèrement remanié mais dirigé par Ouyahia, pour débattre d'un autre projet. Le patron du Palais du Docteur Saâdane est, en effet, tenu de passer par ce passage, avant de commencer son travail. Il s'agit d'une obligation contenue dans la Loi fondamentale. «Le Premier ministre soumet le plan d'action du gouvernement à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale», précise l'article 94 de la Constitution. Ce rendez-vous pourra intervenir «vers la fin du mois de septembre ou au plus tard au début du mois d'octobre prochain», indique une source gouvernementale qui rappelle que «le Plan d'action doit d'abord être adopté en Conseil des ministres». Une obligation instituée par l'article 93 de la Constitution. C'est dire que tout dépendra de disponibilité du président Abdelaziz Bouteflika à réunir, prochainement, son Conseil des ministres. Les priorités d'Ouyahia Et puisque le Premier ministre dispose d'une durée de 45 jours, après sa nomination, pour présenter un plan d'action au Parlement, Ouyahia, nommé le 15 août dernier en remplacement d'Abdelmadjid Tebboune, sera dans les délais jusqu'au 30 septembre prochain. «Tout sera finalisé au plus tard durant la première semaine du mois octobre», affirme notre source. Quoi qu'il en soit, Ahmed Ouyahia, qui dit avoir reçu une feuille de route du chef de l'Etat, devra apporter des modifications au plan d'action de son prédécesseur. Il est ainsi question de revoir la vision en matière d'investissement en allant vers l'encouragement de toutes les entreprises créatrices de richesses. C'est ce qui ressort, à première vue, des propos tenus le 24 août par le Premier ministre qui recevait les «représentants» des partenaires socio-économiques de la centrale syndicale UGTA et du Patronat. Ouyahia avait qualifié les entreprises publiques soient-elles, privées ou mixtes issues de partenariats, de «leviers du développement du pays». Ceci, en plus des quelques réformes sur le ciblage des subventions de l'Etat. «L'Algérie a une politique sociale constante fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale. Je voudrais donc assurer nos travailleurs et tous les citoyens que cette politique sociale sera maintenue par le gouvernement», avait déclaré, lors de cette réunion, le chef de l'Exécutif. Enfin, il est attendu que des textes réglementaires soient proposés en ce qui concerne «les droits des citoyens, les libertés et la modernisation des services publics» pour les conformer aux nouvelles dispositions induites par la dernière révision de la Constitution. «Une priorité», avait déclaré Ouyahia.