«Nous avons pris la décision de transférer la station des transports de la place des Martyrs vers d'autres stations avoisinantes, telle que l'ancienne station qui abritait les taxis interwilayas au niveau de la Pêcherie, ainsi que la station d'El Kettani» c'est ce que nous a confirmé hier le président de l'Assemblée populaire communale de la Casbah, en l'occurrence M. Amer Zteili, à propos de l'évacuation des bus de transports qui occupaient la place des Martyrs depuis plusieurs années. Evoquant les raisons de cette importante initiative, notre interlocuteur expliquera que «la principale raison consiste à rendre à la place des Martyrs son envergure d'antan, conformément à ses aspects national et patrimonial, et de la faire sortir de cette situation qui est qualifiable d'un garage à ciel ouvert sans parler de l'anarchie régnant dans ce lieu public». Quant aux parties qui ont contribué à cette opération de déménagement, le P/APC de la Casbah citera la wilaya déléguée, la direction des transports de la wilaya d'Alger, l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), ainsi que les services de la sûreté nationale, tout cela après la constatation qui a été faite sur le terrain par toutes les parties citées ci-dessus. Par ailleurs, l'orateur nous a annoncé que les travaux de réaménagement ont été entamés, et les services concernés se sont mis au travail, notamment à l'approche du lancement des travaux concernant le métro, ainsi que des opérations de fouilles archéologiques dans le périmètre occupé par la place des Martyrs. S'agissant de la répartition des nouvelles stations, M. Zteili fera savoir que les transporteurs assurant les lignes de la capitale, à l'exemple de Aïn Naâdja, Baraki, Kouba, Bab Ezzouar entre autres, prendront place au niveau de l'ancienne station qui était réservée aux lignes interwilayas. Tandis que ceux des lignes du nord d'Alger, comme Ben Aknoun et El Biar seront installés en face de la place des Martyrs. Enfin, les bus activant vers les localités de Bologhine, Raïs Hamidou arrivant jusqu'à Aïn Bénian, ils feront leur halte à la station d'El Kettani. En revanche, les bus de l'Etusa, dorénavant, feront leur halte à proximité du Trésor public. Interrogé sur le refus et surtout des citoyens et des transporteurs par rapport à cette directive, notre interlocuteur soulignera que «si on a eu recours à cette solution, ce n'est pas pour perturber le déplacement du citoyen, mais pour apporter une meilleure organisation et baisser la pression sur la capitale, notamment sur cet axe très fréquenté». Les citoyens et les transporteurs dans la tourmente Voulant connaître la réaction des usagers des transports publics à la place des Martyrs, on a constaté une certaine inquiétude par rapport à cette nouvelle mesure prise par l'APC de la Casbah. «Certes, d'un côté, la situation dans laquelle se trouve la place des Martyrs actuellement nécessite une prise en considération et une solution imminente, mais de là à déplacer la station jusqu'à la Pêcherie et à El Kettani, c'est un peu trop, car les responsables n'ont pas pris en considération l'intérêt du citoyen», dira Hamida, une habituée des lieux. Pour leur part, les transporteurs ne cacheront pas leur désarroi, d'autant plus que cette station est fermée depuis avant-hier, vu que les travaux ont été lancés avant-hier. Sur ce point, Redouane, chauffeur de bus assurant la ligne place des Martyrs - Baraki, confiera que «c'est une très mauvaise affaire d'avoir choisi cette solution, surtout pour nous les chauffeurs de bus, puisque ils vont nous loger dans une station non seulement loin de la clientèle, mais en plus dans un endroit trop exigu pour accueillir tous ces bus à la fois», avant de préciser : «Cette solution ne fera que compliquer la situation car on s'attend à une anarchie pire que celle qui caractérisait auparavant la place des Martyrs.» En tout cas, vu l'importance de cette station, qui est devenue une véritable plaque tournante pour le transport au niveau de la capitale, cette nouvelle directive est loin d'obtenir la satisfaction des usagers et des transporteurs, alors affaire à suivre…