La station du Caroubier abritant les taxis des lignes interwilayas vit depuis presque trois mois sous le rythme d'un conflit qui ne cesse de s'accentuer entre les chauffeurs de taxis algérois et leurs homologues oranais. Ces derniers font face à l'interdiction de stationner et d'embarquer des clients à partir du Caroubier en direction d'Oran. Ils ont juste la possibilité de décharger leurs passagers et de rentrer bredouilles. D'après les concernés que nous avons rencontrés sur les lieux, les principales raisons de ce conflit ont pour origine une mésentente relative au stationnement au niveau des deux stations d'Oran, celle du 19 Juin et celle située dans le quartier nommé Castor. «Ce sont les Oranais qui sont à l'origine du problème. Au niveau d'Oran, ils ne nous laissent pas prendre place au niveau de la station du 19 Juin. Ils nous imposent celle de Castor, ce qui ne nous arrange pas. De plus, ils ont procédé à la rupture du tour de rôle», explique Karoun Rachid, un chauffeur de taxi assurant le trajet Alger-Oran et membre de l'Union nationale algérienne des chauffeurs de taxis (UNACT). Continuant sur sa lancée, notre interlocuteur confirme que la principale raison pour laquelle les chauffeurs de taxis algérois refusent la station de Castor, c'est parce que cette dernière manque du minimum de commodités, elle n'est pas sécurisée et sert de station de bus. «Je peux vous assurez que même nous nous craignons cet endroit. Comment voulez-vous que des familles s'y rendent pour prendre un taxi ?», précisera-t-il. En parallèle, les taxieurs algérois en se rendant à El Bahia ont été obligés de déposer les usagers à proximité du stade Ahmed Zabana et revenir vides. Sur ce point, Salah, chauffeur de taxi, interviendra en confirmant : «On est obligés de se débrouiller comme on peut en faisant des haltes soit à Mostaganem soit à Tiaret pour prendre des passagers.» Afin d'avoir leur avis, nous avons interpellé des taxieurs d'Oran, mais ces derniers ont brillé par leur absence. Sur la totalité des taxis stationnés à l'intérieur de la station, aucun véhicule immatriculé 31 n'était présent. Après un long moment, un taxi oranais arrive. Lors de son bref arrêt, il n'a procédé qu'au déchargement des voyageurs. Cette image vient illustrer l'ampleur du conflit. Interpellé, il dira sur un air désemparé : «La situation est vraiment décevante car les deux parties sont en conflit pour un petit détail qui ne doit même pas se poser.» Il enchaînera : «De notre côté, après la persistance de ce désaccord, nous avons choisi la station de Blida, malheureusement, même là-bas nous avons été chassés !» Les directions des transports des deux wilayas pointées du doigt D'après les chauffeurs de taxis, les vrais responsables de ce conflit sont les directions des transports des wilayas d'Alger et d'Oran. «Les directions des transports ne font pas leur travail et n'appliquent pas la loi à la lettre», confiera Rachid. «Pour que cette affaire soit définitivement réglée les instances concernées doivent déterminer une station précise, soit celle du 19 Juin, soit celle du quartier Castor, en se basant sur un arrêté de wilaya. Sans cela, le conflit se poursuivra indéfiniment», conclura Abdallah Benfedda, représentant de l'UNACT.