La wilaya d'Annaba souffre depuis quelque temps de pénurie en eau potable en raison de la baisse du niveau du barrage Echaffia. Une situation qui a suscité la colère des habitants, exprimée par des manifestations dans la rue pour réclamer le rétablissement de la distribution d'eau et des solutions concrètes à ce problème. En guise d'assurance aux préoccupations des citoyens, le premier responsable du secteur, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, promet le retour à la normale de l'approvisionnement en eau potable de la population d'Annaba et du complexe sidérurgique Sider El Hadjar dans les 24h qui suivent sa visite. Les services concernés ont été instruits de procéder avec une nouvelle manière d'exploitation des eaux du barrage Bounamoussa (El Tarf). Selon lui, «il sera procédé à l'exploitation des ouvertures dans les couches inférieures de l'ouvrage hydraulique pour l'approvisionnement en eau». Necib a indiqué que cette mesure permettra la mobilisation de 80 000 m3/j, dont 50 000 seront destinés à l'alimentation des populations, et 30 000 m3 au complexe sidérurgique Sider El Hadjar. Une solution provisoire qui ne pourra tenir que trois mois, selon le ministre lui-même. «Les eaux de Bounamoussa permettront de couvrir les besoins de la ville de Annaba pendant trois mois, en attendant l'arrivée de la saison des pluies et les concrétisations des grands chapitres du plan d'urgence arrêté par les pouvoirs publics», a-t-il indiqué sur les ondes de la radio locale. Il a, à ce propos, révélé que les pouvoirs publics ont mobilisé une enveloppe financière de «trois milliards de dinars» pour concrétiser ce plan d'urgence. L'opération d'approvisionnement en eau du complexe El Hadjar a été lancée mercredi. La diversification des ressources hydriques à Annaba devient donc une nécessité pour garantir l'approvisionnement sécurisé en eau potable. Pour ce faire, Necib estime utile de relancer le projet de station de dessalement de la ville d'Annaba, ainsi que la réhabilitation et l'exploitation des eaux superficielles et des stations de pompage, ainsi que la reconfiguration des réseaux d'approvisionnement. Un plan d'urgence A cet effet, un programme d'investissement d'urgence été adopté à court terme. Ce programme porte notamment sur la requalification de 32 forages du champ de Boutheldja (wilaya d'El Tarf) pour la mobilisation, à court terme, de 35 000 m3/jour d'eau potable et le doublement sur 22 km de la canalisation Meksa-Lehnichet, pour éliminer le problème des fuites qui dilapident 60% du volume d'eau destiné à l'alimentation de la population. Il porte également sur la réhabilitation des deux stations de pompage de Meksa et Chaïba pour un montant de 150 millions DA, et le fonçage de nouveaux forages à travers la wilaya. Il s'agit également de la résolution d'urgence du problème des fuites et la mobilisation de citernes pour renforcer l'alimentation en AEP des habitants des zones noires. En effet, ce plan d'urgence mis en branle récemment par les pouvoirs publics pour juguler un stress hydrique dans la région se base sur sept points, dont notamment la réalisation de 11 nouveaux forages pour un débit de 15 000 m3/j livrés d'ici à fin octobre 2017 et la réhabilitation de 13 stations de pompage au niveau de la wilaya d'Annaba. Les besoins d'alimentation en eau potable de la population de la wilaya d'Annaba sont estimés à 160 000 m3/jour et 60% de ces besoins ne sont plus satisfaits après la baisse critique du niveau d'eau du barrage Echafia (160 millions m3) l'ayant rendu inexploitable, selon les données de l'Algérienne des eaux. Ce barrage avec celui de Meksa (60 millions m3) fournissent l'essentiel de l'eau potable de la wilaya d'Annaba.