La coopération algéro-américaine reste en deçà des capacités et des atouts que présentent les deux pays. En 2017, les investissements économiques US se comptent sur le bout des doigts. Les efforts consentis par les autorités algériennes pour attirer les opérateurs US et les convaincre des opportunités d'investissement qu'offre le pays ne donnent pas encore les résultats escomptés. Ils sont loin des intentions des deux pays à hisser cette relation bilatérale au rang de l'excellence. En 2016, les échanges commerciaux ont atteint à peine 5,6 milliards de dollars, composés de 2,3 milliards de dollars d'importations algériennes et de 3,3 milliards de dollars d'exportations algériennes. Ce constat peut s'expliquer, en partie, par une baisse de la croissance mondiale, comme tend à le justifier Smaïl Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, (USABC). Il est vrai que la machine économique mondiale est grippée. Mais, à cette conjoncture défavorable, s'ajoutent en fait des facteurs internes aggravants et qui entravent sérieusement le décollage des IDE en Algérie. Le climat des affaires peu attrayant, le secteur informel qui paralyse l'économie nationale, l'absence de règlements juridiques capables d'assurer aux opérateurs étrangers un environnement légal et stable… sont autant de difficultés qui restent à surmonter. Point positif : la stabilité sécuritaire dont jouit l'Algérie est un atout important. Dans une région crisogène, l'Algérie qui a préservé sa sécurité peut très rapidement se constituer un havre de paix propice aux affaires et au développement économique. Les Américains le savent. «Cet intérêt grandissant des entreprises américaines à l'égard du marché algérien est l'expression des opportunités qu'il offre aujourd'hui : un environnement propice pour l'investissement étranger, notamment pour la stabilité et la sécurité dont jouit notre pays malgré les turbulences des autres marchés voisins», a expliqué, à juste titre, M. Chikhoune. C'est un atout déterminant, certes, mais pas suffisant. La coopération Algérie-USA est à inventer entièrement. Les domaines de collaboration sont divers et nombreux. Dans le secteur agricole, plusieurs partenariats commencent déjà à donner des fruits. Ils ont atteint 100 milliards de dollars d'investissement. Lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, Chaîne III, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, (USABC) a indiqué qu'en plus de «la coopération bilatérale en matière de santé et de production de médicaments, le domaine de l'agriculture figure parmi les secteurs prioritaires dans la coopération algéro-américaine». En témoignent, ajoute-il, les projets déjà concrétisés dans ce domaine par le biais, notamment, de mégafermes agricoles en zones sahariennes. Smaïl Chikhoune a signalé, en outre, que celles-ci «vont réaliser une première récolte de 500 hectares plantés en semence de pomme de terre, dans le courant du mois d'octobre, et qu'elles s'apprêtent à planter des superficies équivalentes en blé et en maïs». L'intervenant a annoncé, d'autre part, le lancement de «clusters» (groupement d'entreprises) spécialisés dans la recherche en matière de santé, dont le premier sera implanté à Alger, puis multiplié dans d'autres wilayas, pour y développer des activités liées à l'électronique, l'automobile et les pièces détachées, ou bien encore à l'exploitation de l'énergie solaire. Plusieurs autres partenariats attendent leur concrétisation, au cours des prochaines semaines. Une délégation américaine composée de plusieurs hommes d'affaires séjournera en Algérie du 1er au 4 octobre dans le cadre d'une mission d'affaires et de prospection d'opportunités du marché algérien. La mission, organisée par le Conseil d'affaires algéro-américain (USABC) et l'ambassade d'Algérie à Washington, verra la participation des grandes compagnies américaines représentant plusieurs secteurs d'activités comme l'énergie, les énergies renouvelables, le recyclage des déchets, l'industrie pharmaceutique et dispositifs médicaux, a indiqué à le président d'USABC, Smaïl Chikhoune.