Plusieurs projets relevant du secteur de la santé à Bouira ont été gelés à la suite des mesures d'austérité prises par le gouvernement après la chute des cours du pétrole, avons-nous appris hier lors d'un conseil de wilaya. Ce sont des investissements publics de grande utilité pour la région en matière de l'amélioration de la qualité des soins. Il s'agit du complexe Mère et Enfant d'une capacité d'accueil de 80 lits à Bouira, un centre d'hémodialyse à Aïn Bessem, un centre de transfusion sanguine à Bouira, l'acquisition de dix ambulances, aménagement et extension de l'Institut national de formation paramédicale de Sour El Ghozlane, une polyclinique à Ath Lakseur, une école de formation paramédicale de 300 places au chef-lieu de wilaya. Plusieurs de ces projets, il faut bien le souligner, auraient été réalisés bien avant l'arrivée de la crise pétrolière que traverse le pays si les responsables qui étaient en charge du secteur avaient bien géré la situation. D'autres projets d'envergure accusent actuellement un énorme retard. Il s'agit des hôpitaux de Bordj Okhris et celui de M'Chedallah. Ainsi, la Direction de la santé et de la population (DSP) a recensé plus d'une vingtaine de salles de soins qui sont fermées à l'échelle de wilaya. Plusieurs de ces structures ne sont pas fonctionnelles faute de personnels médical et paramédical. Il y a des nouvelles salles de soins récemment réceptionnées et d'autres à l'abandon et en dégradation avancée. Pour les faire fonctionner, la DSP est appelée à recruter un personnel médical et paramédical formé et spécialisé qui pourrait faire face à la situation. Cependant, cela ne sera pas possible étant donné que le manque d'effectif, notamment les paramédicaux, touche de plein fouet pratiquement toutes les structures de santé à travers la wilaya. Ainsi, sur les 34 polycliniques que compte le secteur de la santé, 24 seulement disposent de service radiologie, et six structures qui ont un service de maternité et treize qui assurent des gardes 24h/24h. Pour la maternité, Bouira est confrontée à un manque criant en médecins spécialistes en gynécologie. Il arrive que des parturientes ne trouvent pas de places dans le secteur public pour accoucher. Certaines sont orientées vers le privé où la facture à payer est trop salée et hors de portée d'un citoyen au faible revenu. La même chose pour d'autres spécialités médicales, dont les malades sont souvent transférés vers les hôpitaux des wilayas limitrophes par faute de compétence au niveau local.