Les enseignants du lycée Mohamed Seddik Benyahia de la ville de Bouira ont entamé, hier, leur dix-neuvième jour de grève. Le bras de fer s'éternise. Depuis le 27 septembre, les grévistes exigent le départ inconditionnel du proviseur pour pouvoir reprendre, voire commencer les cours. Durant toute cette période, les commissions et inspections qui ont été dépêchées pour voir de plus près la situation prévalant au niveau de l'établissement n'ont pas encore rendu leurs conclusions. Face à ce problème épineux, la direction de l'éducation ne n'est pas manifestée. Les parents d'élèves, de leur côté, c'est le flou total. Ils ont menacé de descendre dans la rue si la grève persiste. «Nos enfants ne sont plus en mesure de suivre leur scolarité normalement. Ils sont perturbés et incapable de d'avoir le rythme pour se préparer. Ils risquent de perdre 50% de chance pour avoir leur baccalauréat», a déclaré un parent d'élève rencontré, hier, au niveau du lycée Mohamed Seddik Benyahia. D'autres affirment que le directeur du lycée leur a dit qu'il serait «prêt à partir dans l'intérêt des élèves». Pour les enseignants, la fin de la grève n'aura pas lieu sans le départ du directeur du lycée. «Nous demandons la suspension même provisoire du proviseur pour pouvoir reprendre le travail. Tout le collectif d'enseignants de l'établissement s'est mis d'accord et cette décision a été prise à l'unanimité», souligne un enseignant. Ainsi, des enseignants s'engagent à doubler d'effort pour rattraper le retard et permettre aux élèves, notamment ceux en classe de terminale d'entamer leur cursus scolaire. Le coordinateur de wilaya du Cnapeste, M. Benyoucef, a déclaré, hier, qu'une journée de grève de l'ensemble des lycées de la wilaya est prévue pour ce mardi en solidarité avec les enseignants du lycée Mohamed Seddik Benyahia. En sus de la gestion chaotique de l'établissement, les enseignants exigent le départ de ce directeur pour diverses raisons et non des moindres. Des grévistes parlent d'«affaires de mœurs». Ils soulignent que ce responsable a été «chassé de plusieurs établissements» de la wilaya pour les mêmes raisons. Proviseure indésirable à Houari Boumediène Ainsi, le lycée Houari Boumediène du chef-lieu de wilaya a été paralysé durant la journée d'hier. Les enseignants on décidé d'une grève d'une journée pour réclamer le départ de la proviseure qu'ils qualifient d'inexpérimentée. «On ne s'attendait pas à ce qu'on nous affecte un directeur inexpérimenté. Il s'agît d'un lycée qui a souffert de perturbations, grèves et des problèmes en tout genre ces dernières années. Il nous faut un proviseur qui a de l'expérience pour remettre cet établissement sur les rails. Cette directrice ignore même les abc de la gestion», a déclaré le représentant du Cnapeste au niveau de ce lycée. Les raisons du conflit entre les enseignants, les parents d'élèves et la proviseure fraîchement promue à ce poste, est le fait des élèves chassés des autres établissements pour des mesures disciplinaires ont été inscrits à nouveau au lycée Houari Boumediène. Deux de ces élèves ont été déjà traduits en conseil de discipline, affirme-t-on. Il faut souligner que les nouveaux inscrits sont venus avec des décisions émanant de la direction de l'éducation. «Au départ, la proviseure communiquait avec nous et on était prêt à l'aider au plan gestion de l'établissement. Au bout de deux semaines, le conflit s'installe. Nous lui avons relis une plate-forme de revendications, elle n'a rien fait encore», poursuit le syndicaliste. L'association des parents d'élèves est aussi de la partie. «Cette responsable que nous avons rencontrée récemment nous a dit qu'elle est le seul maître à bord et elle fait ce qu'elle veut. Nous voulons une proviseure qui a de l'expérience car il y va de l'intérêt et de l'avenir de nos enfant», a déclaré Abdelkrim Bouchen, président de l'association.