Les branchements illicites sont devenus, ces dernières années, un casse-tête pour les autorités. Alors que l'Etat ne cesse de fournir des efforts pour préserver les réserves d'eau en construisant des barrages et des stations de dessalement, ce phénomène prend des proportions incontrôlables. Une pratique qui tend à se banaliser, notamment dans les régions éloignées, causant un énorme préjudice à l'Etat. «Le ministère des ressources en eau a enregistré depuis le début de l'année en cours, 8230 cas de branchements illicites, causant la perte de plus de 850 000 m3 jour», indiqua le ministre des ressources en eau, Hocine Necib, lors d'une conférence de presse organisée, hier, au forum du journal El Moudjahid, le premier responsable du secteur a affirmé que son département est ‘intransigeant' vis-à-vis de ces voleurs. «Des 8230 cas de branchements illicites, 4339 cas ont été régularisés et 2700 autres affaires sont actuellement devant la justice», a-t-il précisé. Avant d'enchaîner que ce phénomène est répandu dans les zones reculées, où certaines personnes détournent cette eau pour pouvoir la revendre ensuite aux citoyens à prix double. Ajoutant, que chaque personne inculpée dans ces affaires sera sévèrement punie par la justice. Le ministre est, par ailleurs, revenu sur plusieurs sujets dont le taux de remplissage des barrages, la tarification de l'eau ainsi que la levée du gel de plusieurs projets. D'emblée, Necib a fait savoir que le taux de remplissage des barrages est actuellement à 50%. Un taux qu'il qualifie «d'acceptable». D'autre part, les barrages de l'Est du pays sont les plus concernés par cette baisse, citant le barrage de Aïn Dalia à Souk Ahras, Hammam Debagh à Guelma, ainsi que le barrage de Chafia à Annaba. Il a tenu à rassurer que «l'Algérie n'est pas dans la zone rouge», même si le pays «se trouve dans une région caractérisée par la faiblesse de la pluviométrie, aride et semi-aride». Clôturant le sujet, le ministre a rappelé la crise du manque d'eau, dont souffrait l'Algérie au début des années 2000, où le pays a pu dépasser cette crise suite au lancement de plusieurs projets et infrastructures hydrauliques. D'autre part, Hocine Necib, a évoqué la question des eaux non conventionnelles, c'est-à-dire celles produites par les stations de dessalement de l'eau de mer, indiquant que «l'Algérie avait lancé 13 projets de stations de dessalement d'eau, dont 11 ont été réalisées et fonctionnelles». Avant d'ajouter : «ces stations produisent actuellement 2 millions de mètres cube/jour, soit 17% de l'offre nationale en eau potable (20% d'ici la fin 2017).» A cet effet, le ministre a précisé que le coût approximatif de réalisation d'une station de dessalement d'eau avec une capacité de production de 300 000 mètres/cube par jour est estimé à 300 millions de dollars. Le ministre souligne que la station de dessalement d'eau d'Alger assure 25% des besoins de la capitale et que celle d'Oran (500 000 mètres cube/jour) a participé à l'éradication du problème du manque d'eau qu'a connu la wilaya d'Oran au début des années 2000. La levée du gel de certains projets. Le ministre a, par ailleurs, affirmé que la levée du gel de certains projets permettra de réaliser de nombreux projets stratégiques pour renforcer l'alimentation en eau à travers le pays. En effet, Necib a indiqué que «cette mesure permettra la réalisation de nombreux projets gelés, à l'instar du transfert des eaux du sud vers les Hauts plateaux à la faveur d'un programme de 10 projets de transferts dans le cadre de la politique de l'aménagement du territoire». Il a également annoncé «la levée du gel de 20 grands projets d'assainissement». Le ministre a indiqué qu' «environ 100 milliards de dinars seront consacrés pour le budget d'équipement, dont 60 milliards de dinars seront orientés vers de nouveaux projets et le reste sera destiné à la réévaluation des projets déjà lancés». Radia Choubane