Réserves de change, épuisement du FRR et déficit budgétaire... Le Gouverneur de la Banque centrale a relevé, hier, que l'évolution défavorable de la balance des paiements extérieurs au 1er semestre 2017 a eu un effet, les réserves officielles de change. Celles-ci se sont contractées de 7,846 mds usd, passant de 114,138 mds usd à fin décembre 2016 à 106,292 mds usd à fin juin 2017. M. Loukal considère que le niveau des réserves de change demeure encore appréciable et adéquat, notamment au regard de l'encours très faible de la dette extérieure totale (3,962 mds usd). Cependant, avise-t-il, «compte tenu des perspectives de maintien, à moyen terme, des prix des hydrocarbures proches de leurs niveaux actuels, et du déficit encore élevé des comptes extérieurs, notamment leur principal déterminant (la balance des biens et services), des efforts supplémentaires sont requis pour réduire l'absorption et/ou augmenter l'offre domestique de biens pour assurer la viabilité, à moyen terme, de la balance des paiements et limiter l'érosion des réserves officielles de change». Interrogé sur la tendance des cours de change du dinar, le même responsable observe qu'en moyenne semestrielle, le dinar s'est légèrement déprécié face au dollar de 1,29% au second semestre de 2016 par rapport au premier semestre 2016 et s'est légèrement apprécié de 0,61% au 1er semestre 2017 comparativement au 2ème semestre 2016. Concernant les finances publiques, il précise que les hausses des recettes hors hydrocarbures de 1.067,4 milliards de DA (+74,5%) et, dans une moindre mesure, des recettes des hydrocarbures (hausse de 238,2 milliards de DA) au 1er semestre 2017 par rapport au même semestre de 2016, conjuguée à la baisse des dépenses publiques de 223,8 milliards de DA (-5,5%) ont abouti à un déficit budgétaire de 254,5 milliards de DA (384,1 milliards de DA pour le solde global du Trésor) contre un déficit de 1.783,7 milliards de DA au 1er semestre de 2016 (1.769 milliards de DA pour le solde global du Trésor). Ainsi, la forte hausse des recettes hors hydrocarbures à juin 2017 résulte essentiellement de celle des recettes non fiscales dont les dividendes de la Banque d'Algérie versées au Trésor qui s'élèvent à 920 milliards DA. En outre, le Fonds de régulation des recettes (FRR), dont l'encours s'élevait à 740 milliards DA à fin décembre 2016, a été totalement épuisé au 1er semestre 2017. Par ailleurs, par secteur juridique, hors secteur des hydrocarbures dont les dépôts ont chuté de près de 10%, la hausse des dépôts totaux dans les banques a concerné autant les dépôts du secteur économique public hors hydrocarbures (8,28%) que les dépôts du secteur privé et ménages (3,66%). En termes de structure, les parts du secteur économique public et du secteur privé et ménages dans les dépôts à vue dans les banques (3952,5 milliards de DA) sont quasiment égales (43,8% et 43,6%). Par contre, pour les dépôts à terme dans les banques (4.578 milliards de DA), la part du secteur privé et ménages représente quasiment le triple de celle du secteur économique public (3.338,4 milliards DA contre 1.145,9 milliards DA). Selon M. Loukal, malgré la diminution des ressources des banques liée aux déficits des paiements extérieurs, les crédits à l'économie (déduits des rachats de créances non performantes) ont poursuivi leur progression au 1er semestre 2017 au rythme de 7,05% contre 6,4% au 1er semestre de 2016 et 2,2 % au second. L'analyse de la structure des crédits par secteur juridique à fin juin 2017 montre que la part des crédits au secteur public est passée de près de 49,97% à fin 2016 à 49,21% à fin juin 2017 et celle des crédits au secteur privé est passée de 50,03% à 50,78% dont 7,04% aux ménages. Concernant l'inflation, le gouverneur de la Banque d'Algérie constate que son rythme annuel moyen, qui s'était accéléré durant 12 mois consécutifs jusqu'à mars 2017 (7,07%), s'est légèrement ralenti au 2ème trimestre 2017 pour atteindre 6,55% à fin juin 2017.