Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal a déclaré, hier à Alger, que le taux des réserves de change demeure appréciable notamment au regard de l'encours très faible de la dette extérieure totale qui est estimé à 3,962 milliards de dollars. Pour les réserves de change, le Gouverneur de la Banque centrale a expliqué dans un entretien accordé à l'agence officielle qu'elles ont lien avec l'évolution défavorable de la balance des paiements extérieurs au 1er semestre 2017, les réserves officielles de change se sont contractées de 7,846 mds usd, passant de 114,138 mds usd à fin décembre 2016 à 106,292 mds usd à fin juin 2017, soit moins que le déficit du solde global de la Balance des paiements «en raison de l'effet de valorisation positif de près de 3,96 mds usd résultant de l'appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar sur cette période». Relevant que cet effet de valorisation était négatif lorsque le dollar s'appréciait vis-à-vis de l'euro, Loukal a considéré que le niveau des réserves de change demeure «encore appréciable et adéquat, notamment au regard de l'encours très faible de la dette extérieure totale (3,962 mds usd)». Cependant, a-t-il souligné «compte tenu des perspectives de maintien, à moyen terme, des prix des hydrocarbures proches de leurs niveaux actuels, et du déficit encore élevé des comptes extérieurs, notamment leur principal déterminant (la balance des biens et services), des efforts supplémentaires sont requis pour réduire l'absorption et/ou augmenter l'offre domestique de biens pour assurer la viabilité, à moyen terme, de la balance des paiements et limiter l'érosion des réserves officielles de change». Sur une question sur la tendance des cours de change du dinar, haut responsable de la Banque d'Algérie a estimé qu'en moyenne semestrielle, le dinar s'est légèrement déprécié face au dollar de 1,29% au second semestre de 2016 par rapport au premier semestre 2016 et s'est légèrement apprécié de 0,61% au 1er semestre 2017 comparativement au 2ème semestre 2016. Concernant les finances publiques, il a précisé que les hausses des recettes hors hydrocarbures de 1.067,4 milliards de DA soit plus de 74,5% et, dans une moindre mesure, des recettes des hydrocarbures (hausse de 238,2 milliards de DA) au 1er semestre 2017 par rapport au même semestre de 2016, conjuguée à la baisse des dépenses publiques de 223,8 milliards de DA (-5,5%) ont abouti à un déficit budgétaire de 254,5 milliards de DA (384,1 milliards de DA pour le solde global du Trésor) contre un déficit de 1.783,7 milliards de DA au 1er semestre de 2016 (1.769 milliards de DA pour le solde global du Trésor). Selon Loukal, il est, cependant, utile de rappeler que les recettes hors hydrocarbures à juin 2016, n'incluaient pas encore les 610 milliards de DA de dividendes versés par la Banque d'Algérie, alors que les dividendes versés en 2017 sont comptabilisés dans ces recettes à juin 2017. Ainsi, la forte hausse des recettes hors hydrocarbures à juin 2017, résulte essentiellement de celle des recettes non fiscales dont les dividendes de la Banque d'Algérie versées au Trésor qui s'élèvent à 920 milliards DA.