Quelque 11 000 professeurs ont «déserté» les établissements scolaires Pas moins de 11 000 enseignants, dont une bonne partie se sont portés candidats aux élections locales, ont décidé d'abandonner leurs élèves pour s'occuper de la campagne électorale du 23 novembre prochain. Suite à cette «école buissonnière» des enseignants, le ministère de l'éducation nationale, qui a été pris de court, a décidé de prendre en urgence des mesures afin d'éviter de perturber la scolarité des élèves. Ce qui est très difficile à concrétiser. Intervenant, jeudi matin, dans l'émission L'invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Chaib Draâ Ettani, conseiller au ministère de l'éducation nationale, a indiqué «qu'il va s'agir, soit d'orienter les élèves vers d'autres classes, d'organiser des heures supplémentaires ou, dans des cas extrêmes, de recourir à des recrutements de vacataires, en attendant le retour de ces enseignants». Suite à de nouveaux départs à la retraite, de démissions, de congés de maladie longue durée et de décès, le ministère de l'éducation aurait décidé de recruter 6 500 nouveaux enseignants; une décision qui, comme cette absence collective d'enseignants plus intéressés par un poste de maire et de membre d'APW que par l'enseignement, n'était pas «prévisible». M. Chaïb Draa Ettani a rappelé qu'en prévision de la rentrée scolaire de 2017/2018, quelque 60 000 enseignants avaient déjà été recrutés pour couvrir les déficits en personnels dans les cycles moyen et secondaire, en particulier. Il précise, en outre, que parmi les nouveaux profils recherchés d'entre les nouveaux candidats figurent les matières de mathématiques et de physique. Au sujet de l'amélioration de la qualité de l'enseignement, M. Ettani a indiqué qu'il «reste fortement tributaire de la formation des professeurs». L'invité de la Radio a reconnu que «Si un levier, a fait défaut dans la mise en œuvre de la réforme, c'est bien celui de la formation». Il a annoncé, par ailleurs, qu'à partir de l'année en cours, le ministère de l'Education lancera un Plan national de formation à tous les niveaux du système d'enseignement, intégrant toutes les catégories de personnels afin de «professionnaliser» le métier d'enseignant et asseoir les bases d'une école de qualité. Justement, s'il y avait une bonne formation d'enseignants, on n'aurait pas vu ces professeurs abandonner leurs postes et leurs élèves pour s'occuper de la campagne électorale. Si ces enseignants avaient été bien formés, ils n'auraient jamais songé à se porter candidats pour devenir présidents d'APC ou autre. Si la loi interdisait aux enseignants de se porter candidat à l'élection, on n'aurait pas vu ces professeurs abandonner leurs postes. Pourtant, tout le monde sait bien que ce sont les élèves qui seront sanctionnés. Et même si le ministère recrute des enseignants pour donner des cours de rattrapage, il y aura toujours des difficultés pour les élèves, car le fait de changer d'enseignant a déjà un effet négatif. Au fait, le peuple peut-il faire confiance à des élus qui ont abandonné leurs élèves en pleine année scolaire ?