«Kidnapping» de Hariri par la monarchie pétrolière A l'aune de l'arrestation de onze princes et de dizaines de ministres saoudiens, le jour même de la démission de Hariri, et du renforcement du blocus imposé au Yémen deux jours plus tard, l'Arabie saoudite crée l'événement mondial et accorde peu d'importance à la vie humaine et au respect des nations. L'Arabie saoudite accusée, non à tort, de motiver les terroristes dans le monde, est devenue un royaume qui crée l'instabilité dans la région. Hier, la rue libanaise commençait à bouillonner contre le «kidnapping» de son premier ministre par la monarchie pétrolière. Le «kidnapping» du premier ministre libanais Saad Hariri a réussi à réconcilier les sunnites et les chiites du Liban, contrairement au souhait de l'Arabie saoudite. Dans le nord du Liban, à Tripoli, des libanais ont brûlé les photos de Mohammed ben Salmane, a écrit le journal Rai al-Youm. Les journaux libanais ont ensuite annoncé que le ministre libanais de l'Intérieur Nihad al-Manshuq avait contacté le gouverneur du nord du Liban, Ramzi Nahra, pour lui demander de ramasser les photos dans toutes les régions précitées. Al-Manshuq a condamné cet acte qu'il a jugé suspect dans ce moment délicat, s'inscrivant, selon lui, dans le cadre des efforts qui tentent de provoquer le chaos dans le pays. Le ministre de l'Intérieur a précisé que de telles attitudes ne sont pas attribuables aux habitants du nord du Liban, dont la ville de Tripoli. Les libanais ont été solidaires et n'ont pas engagé une hostilité opposant les sunnites aux chiites. Le «kidnapping» du Premier ministre par l'Arabie saoudite a réussi à dresser la majorité de la communauté sunnite contre la monarchie pétrolière. Dimanche, la formation de Hariri saluait en Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, un homme «responsable», dont on a «remarqué et apprécié» le discours «modéré et faisant passer avant tout l'intérêt national». Pour les libanais, Saad Hariri reste le premier ministre du Liban. Le secrétaire général du Hezbollah a noté que Hariri est toujours premier ministre et que sa démission dans les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée n'est pas recevable, et le président Michel Aoun a, dans une rencontre avec des ambassadeurs étrangers, noté que le premier ministre est kidnappé par l'Arabie saoudite. La démission du premier ministre libanais Saad Hariri aurait pour but d'éloigner le Liban de l'Iran, notent de nombreux politiciens. L'Arabie saoudite a échoué puisque le «kidnapping» de Hariri est dénoncé par le peuple libanais. Hier, des dizaines de milliers de Libanais ont participé à un marathon pour exprimer leur soutien à Hariri. L'Arabie saoudite qui a agi de manière ne respectant pas la stabilité du Liban pourrait être dans l'embarras puisque le président libanais a noté qu'il attendrait une semaine pour interpeller l'ONU concernant le «kidnapping» de Hariri. Le président Michel Aoun a laissé entendre que le Premier ministre n'était pas libre de ses mouvements. Prenant la parole devant des délégations, le chef de l'Etat a déclaré que «le Liban n'accepte pas que son Premier ministre soit dans une situation en désaccord avec les traités internationaux et les règles normales des relations entre Etats». L'Arabie saoudite dénoncée par l'ONU pour le non-respect de la vie humaine au Yémen devrait expliquer pourquoi elle ne permet pas au premier ministre libanais de rejoindre son pays. La presse note que certains pays tentent d'aider l'Arabie saoudite pour empêcher l'ONU d'être interpellée pour l'affaire devenue encombrante pour l'Arabie saoudite, monarchie déjà dénoncée pour le génocide perpétré contre les civils du Yémen.