L'accord a été signé hier à Alger Après deux années de tractations, Peugeot va officiellement rejoindre son compatriote et concurrent Renault, en installant lui aussi son usine à Oran. Ce projet revêt ainsi depuis hier un caractère officiel, puisque la marque au lion a signé avec des partenaires algériens l'acte de naissance du projet. Même la sortie de la chaîne de montage de la première Peugeot et/ou de la première Citroën n'est pas précis, étant donné que la partie française parle d'un an et la partie algérienne évoque deux années ; ce dossier a nécessité, selon le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno le maire, «une semaine entière de préparation des deux côtés de la Méditerranée». Cette usine qui nécessitera un investissement de 100 millions d'euros sera dotée d'une capacité totale de 75 000 unités/an à terme, a précisé le Directeur du Groupe français PSA, chargé de l'Afrique et du Moyen-Orient, Jean-Christophe Quémard, ajoutant que le capital de la société a été réparti selon la règle 51/49%, et ce, à hauteur de 20% pour l'Entreprise nationale de production de machines-outils Algérie-PMO Constantine, de 15,5% pour le Groupe privé Condor et de 15,5% pour un opérateur pharmaceutique algérien (Palpa Pro), pour la partie algérienne, et de 49% pour PSA, pour la partie française. Selon le même responsable, l'objectif de ce projet est de développer une filière automobile complète en Algérie, dans la mesure où les équipementiers de Peugeot, qui s'implanteront également en Algérie, développeront d'autres partenariats avec des opérateurs algériens pour créer un tissu industriel et aller au-delà des 40% du taux d'intégration. Estimant que le marché algérien est «très important» pour le Groupe PSA, Quémard a souligné que cette usine permettra la création de 1000 emplois directs, et de milliers d'autres indirects. Outre l'industrie mécanique, l'Algérie et la France ont signé deux autres accords de partenariat et de coopération économique à l'issue des travaux de la quatrième session du Comité économique mixte algéro-français (Comefa). Signés en présence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, du côté algérien, et du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et du ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, ces accords ont concerné les secteurs de l'agroalimentaire et de l'électricité. Il s'agit de la signature d'un protocole d'accord pour la mise en place d'un consortium à l'exportation des fruits et légumes du pays ainsi que d'un partenariat dans le domaine des produits agricoles bio, et ce, entre les sociétés Agrolog et Agromed. Le CIHN à Paris le 7 décembre Les deux parties ont également signé un pacte d'actionnaires entre le groupe public Elec El Djazair et le Groupe Schneider dans le domaine de la fabrication des équipements électriques de basse, moyenne et haute tension. Parallèlement à la signature des trois accords, les deux parties ont évoqué la tenue prochaine du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). «Par-delà le bilan et l'évaluation auxquels elle doit donner lieu, la présente session du Comefa constitue une étape importante pour la préparation du CIHN, présidé par les deux Premiers ministres dont la tenue est prévue à Paris le 7 décembre prochain et la prochaine visite qu'effectuera en Algérie le président français Emmanuel Macron», a souligné Messahel dans son allocution à l'ouverture des travaux du Comefa. A cet effet, il a relevé que «la présente session se tient à un moment où les relations d'ensemble et la coopération économique entre l'Algérie et la France sont substantiellement développées et étoffées», assises sur un socle solide d'intérêt mutuel et orientées vers un avenir appelé à donner lieu à une coopération encore étroite entre les deux pays.