emmanuel Macron le 6 décembre à Alger Le président français Emmanuel Macron est attendu le mercredi 6 décembre prochain à Alger ; une première visite en qualité de chef d'Etat. «Suite aux consultations entre les institutions algériennes et françaises compétentes, la visite en Algérie du président de la république française, M. Emmanuel Macron, a été fixée au 6 décembre prochain», indique à l'APS une «source autorisée» du ministère des affaires étrangères. Une annonce quelque peu tardive, puisqu'elle intervient au lendemain de la confirmation de cette visite par le chef de l'Etat français, en marge d'une visite à Tourcoing, dans le Nord, consacrée à la politique de la ville. Un jour auparavant, l'Elysée avait indiqué dans un communiqué que le président Macron «qui s'est entretenu par téléphone avec le président Abdelaziz Bouteflika, effectuera dans les toutes prochaines semaines une visite en Algérie». La France, qui semble faire de la mémoire une question accessoire, est plus intéressée par le business. D'ailleurs, le président Macron a réaffirmé «son attachement et sa volonté de construire un rapport d'amitié et de confiance avec l'Algérie, partenaire stratégique pour la France», indique la même source. La dernière visite de Jean-Yves Le Drian et Bruno Lemaire, ponctuée par la signature d'un accord d'installation d'une usine Peugeot en Algérie et d'une unité de fabrication d'équipements électriques, confirme cette tendance «affairiste». Pour ce qui est des questions inhérentes à la mémoire, le président Macron semble à la fois versatile et sélectif. Le candidat Macron qui, pendant la présidentielle, avait fait polémique avec des propos sur la colonisation, la qualifiant de crime contre l'Humanité, a changé son fusil d'épaule. En effet, après avoir commémoré en juillet dernier la Rafle du Vél 'dHiv, clamant haut et fort : «Oui, je le redis ici, c'est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation et donc, pour presque tous, la mort des 13 152 personnes de confession juive arrachées les 16 et 17 juillet à leur domicile», Macron n'a même pas daigné avoir une pensée pour les victimes du 17 octobre 1961 à Paris. N'est-ce pas l'Etat français qui en est responsable, M. Macron ? Côté algérien, c'est la désillusion. L'heure est aussi aux questionnements : le président Macron a-t-il trahi le candidat ? On doit encore attendre trois semaines pour avoir plus de visibilité et se fixer définitivement sur les intentions du nouveau maître de l'Elysée.